Anticiper les gestes pour jouer du piano sans hésitation ou blocage
L’anticipation est la meilleure façon de préparer le geste pour jouer du piano. On anticipe pour jouer plusieurs notes ou effectuer de grands mouvements sur le clavier.
Sans anticipation, on a vite fait de se laisser dépasser. On est contraint de ralentir. Ou pire, le geste est complètement interrompu, c’est le blocage.
A l’inverse de l’anticipation, on peut se retrouver à précipiter le geste.
Au mieux, le doigt frappe la touche en accéléré. Le toucher n’est pas contrôlé et cela s’entend, le son n’est plus maîtrisé.
Ou bien, un geste précipité peut aboutir à une fausse note. Et dans ce cas, on peut aussi se bloquer et s’arrêter.
L’anticipation est importante :
- Elle permet d’enchaîner un morceau dans le bon tempo, sans ralentissement ou blocage.
- Elle évite la précipitation. La précipitation qui peut alors être source de crispation et de stress.
- Enfin, anticiper permet de soigner les attaques des touches, donc d’avoir le contrôle des nuances.
Retrouvez ici d’autres conseils si vous commencez à apprendre le piano
Qu’est-ce qu’on entend par anticipation lorsqu’on joue du piano ?
L’anticipation, c’est d’abord réfléchir aux gestes d’après. Sur quelles nouvelles notes je vais devoir jouer. Ou les doigts doivent se repositionner, ou la main va-t-elle se déplacer.
Le clavier est grand, les déplacements sont parfois longs. Cela peut être le cas de la main gauche. Elle peut effectuer de grands mouvements sur plusieurs octaves pour jouer une basse. C’est alors un déplacement du centre du clavier jusqu’à un extrême grave.
Pour ces longs déplacements, si les notes sont tenues, par exemple vous jouez une ronde. Ne laissez pas les doigts enfoncés les 4 temps sinon il sera trop tard pour déplacer la main. Il faut profiter de ces temps pour préparer le geste (le son sera alors maintenu à l’aide de la pédale).
La main gauche anticipe et vient se positionner au-dessus des prochaines notes à jouer. Les doigts ont alors tout le temps de préparer l’attaque des touches.
La main droite qui joue une mélodie peut aussi anticiper. Il faut prévoir à l’avance les enchaînements. Ce qui veut dire que les déplacements se font davantage de manière réfléchie.
On doit penser à l’avance les prochaines notes à jouer.
Pourquoi anticiper ?
D’abord, on cherche à éviter les ralentissements ou les interruptions. Quand le geste est préparé tôt à l’avance, on est capable de maintenir le tempo du morceau. Le mouvement se fait dans le rythme. Si on doit jouer vite, il faut vite anticiper. Si le rythme est plus lent, prenez le temps d’anticiper. Mais anticipez tout de même sans être contraint de ralentir.
Garantir un bon toucher
Être sur la bonne touche avant de la jouer, c’est attaquer la touche comme il faut. Vous avez le temps de contrôler l’attaque selon l’objectif du morceau. Si le son est piano, le doigt peut rentrer délicatement dans la touche. Si c’est staccato, le doigt peut attaquer la touche puis rebondir aussi tôt. Souvenez-vous que le meilleur des touchers s’obtient lorsque vous avez la maîtrise du doigt au-dessus de la touche. Cela n’est pas permis quand le geste se fait dans la précipitation.
Comment anticiper ?
Anticiper revient à préparer les gestes dans le bon tempo. Il ne faut pas rester trop longtemps sur une touche si on a besoin de jouer 2 ou 3 octaves plus loin.
Il faut penser aux notes de la mesure suivante. Notre regard sur la partition doit avoir quelque temps d’avance pour ne pas être en retard. Il faut donc penser à ce que l’on joue après.
Il est aussi mieux de connaître sa partition. L’anticipation est alors plus facile. Plus on répète un morceau, plus on est à même d’anticiper.
Il n’y a pas que ça.
Connaître le clavier
Quand on fait un mouvement, on peut très bien anticiper, mais si on ne connaît pas le bon site « d’atterrissage », le doigt se trompe de touche : c’est la fausse note.
Je parle quelquefois de géographie du clavier. L’idéal est de savoir jouer au bon endroit sans trop avoir besoin de regarder le clavier. Cela est surtout vrai lorsque l’on joue des petits intervalles. N’ayez crainte, cela s’apprend avec le temps. Petit à petit, on prend ses repères en connaissant les notes sur le clavier, les intervalles, les distances, l’écartement entre ses doigts.
Si la main se déplace de plusieurs octaves, on peut avoir un œil attentif sur les prochaines touches à jouer.
Choisir les bons doigtés
Prenons l’exemple de la main gauche qui doit jouer une note dans les basses avant de remonter dans les aigus. Dans ce cas, c’est obligatoirement le 5ème doigt qui exécute la note la plus grave.
Les bons doigtés, c’est d’abord les doigtés qui minimisent le déplacement : il faut toujours faire preuve d’économie dans les gestes.
Les bons doigtés restent aussi ceux qui permettent de bien enchaîner et de bien lier les notes entre elles.
La mémorisation des mouvements pour une meilleure anticipation
Anticiper n’est pas évident quand on lit à vu une partition. C’est même très difficile quand on déchiffre une partition.
Anticiper un geste est alors plus facile quand on connaît déjà le mouvement, c’est-à-dire quand le morceau est un peu mémorisé.
Répéter plusieurs fois un morceau, c’est prendre de l’assurance dans ses déplacements. L’anticipation devient presque automatique. On peut alors se concentrer sur d’autres aspects comme le toucher et les nuances.
Cet article vous a-t-il apporté des conseils utiles ?
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19 commentaires
Merci Benoît, c’est exactement ça. Pratiquer,, pratiquer, encore pratiquer et… répéter, répéter et encore répéter. Je ne vois pas d’autre solution.
Comme pour la lecture d’un texte écrit, il faut connaitre les notes à venir, les mémoriser ou savoir lire très vite et posséder le clavier très bien.
Je ne suis donc pas seul à éprouver cette difficulté.
Bonne continuation.
Gilbert
Merci Gilbert,
Bonne continuation
J’aimerais avoir des partitions pour jouer à l’orgue. Je commence seulement avec un petit orgue maison. Merci
Vous trouverez des partitions gratuites en cherchant sur ces sites.
Tout à fait d’accord sur ce que vous dites
Merci pour ce bel article qui, tel un filet, relie en prenant pour base l’anticipation les fondamentaux que le pianiste se doit d’assimiler.
Bonne continuation,
Antoine
Bsr Benoît et merci pour cet article intéressant et très complet comme toujours.
Un bon toucher sans fausse note nécessite du travail technique et de la répétition. Pour cela on peut conseiller de petits exercices comme ceux du Hanon par exemple. Bien cordialement. Stéphane
Oui Stéphane, je remets le lien de quelques méthodes pour délier les doigts comme tu en parles.
A bientôt
Bonjour Benoît
Et merci pour ces petits rappels qui sont toujours bien indispensables…
Je reste toujours très attentif à vos conseils que j’applique avec grand plaisir.
Merci encore pour ces partages, et bonne continuation.
Bernard
Merci Bernard
Bonne continuation
Bonjour BENOIT. J’apprends le piano. Je maîtrise le piano et ses fonctions mais mon problème c’est que je n’arrive pas à lire notes sur une partition et c’est ça mon blocage. J’aimerais que vous m’aidiez à maîtriser une partition parce que j’aime vraiment le piano. Je suis fou de cet instrument, aidez-moi svp et aussi, merci pour vos conseils car ça m’aide beaucoup. merci merci au revoir BENOIT
Pour la lecture d’une partition, vous pouvez utiliser le Dandelot. Ce livre est une méthode spécifique pour l’étude des notes sur la portée en clé de Sol ou clé de Fa.
Bonne continuation
Bonjour
Je me permets de filer un tuyau à « BEKE JOEL », il y’ a un site génial pour ça, ci joint le lien.
https://www.apprendrelesolfege.com/
Il permet l’apprentissage des notes, et après des exercices à différents niveaux de difficultés et pour le piano la lecture en simultané sur la clé de sol et fa.
Au bout d’un mois, je suis arrivé à avoir une bonne lecture sur ses clefs à deux lignes en dessus et en dessous de la portée.
Mais il faut savoir qu’il permet jusqu’à 5 lignes au dessus et en dessous de la portée, ce qui est somme toute assez rare dans une partition.
Ce site est gratuit, il mérite d’être connu et il y’ a plein d’autres exercices, intervalles, accords.
Cordialement
Daniel
Bonjour
J’ai lu vos 10 conseils, ils sont tous excellents et très vrais, mais il y’ a une chose que je pense sincèrement qui est manquante, c’est la position du corps (pieds, torse, coudes, poignets).
Ayant joué dans ma jeunesse pendant 6 mois en autodidacte, étant à la retraite; je me suis remis au clavier pour le plaisir, car j’ai le temps maintenant.
Après avoir travaillé le solfège en lecture simultané en alternance vocal et clavier.
J’ai abordé quelques morceaux et je fais en partie ce que vous expliquez, mais bon une petite piqure de rappel, ne me fera pas de mal.
Mais la position du corps a été fondamentale pour moi et j’ai fait de réels progrès depuis que j’y prête attention et ça suite à une vidéo sur « youtube » d’un professeur en ligne qui donnait 5 conseils fondamentaux pour réussir à jouer sans laisser tomber.
Qu’en pensez-vous ?
Musicalement
Daniel
Bonjour Daniel,
Je suis d’accord, la position du corps est à prendre en compte. L’assise joue sur la capacité à jouer plus facilement. On évite ainsi tout déséquilibre ou positions farfelues trop loin ou trop près du clavier par exemple. Ensuite, la position du dos et le maintien d’une bonne posture est aussi important pour le confort. Cela joue sur notre physique. Voici l’article où je résume les positions des mains, des bras et du corps.
Bonjour Benoît,
Merci pour cet article étoffé qui rafraîchit ma mémoire. J’oublie trop souvent d’anticiper sur les mesures en lecture de partition. Ça ne me vient pas naturellement et ça m’aide pourtant grandement lorsque j’y pense.
Merci Claudette
Bonne continuation
merci beaucoup Benoit pour ces précieux conseils, je me suis rendue compte d’ailleurs comme le dit si bien Gilbert, il faut pratiquer pratiquer pratiquer, et répéter répéter répéter, lorsque l’on a mémorisé sa partition, il est plus facile d’anticiper.
Lyne
Tout à fait Lyne,
La mémorisation est importante et nécessaire quand le morceau va vite et chargé en notes (le cerveau ne peut pas tout lire de façon instantanée).