Jouer des gammes au piano – A quoi ça sert
« Faire ses gammes », faire des gammes au piano. Ce n’est pas qu’une expression.
Les débutants diront : je n’ai jamais fait de gamme, je n’en ai pas encore l’utilité.
Les pianistes qui ont tenté et qui sont sceptiques diront : ça ne me sert pas et je perds du temps.
Les volontaires diront : mon professeur me demande d’en faire quelques fois avant de jouer. C’est pour moi, comme un entraînement.
Et les plus enthousiastes et férus de gammes diront : c’est très important. Les gammes m’aident à mieux jouer et à progresser.
Et moi je dis : vous avez certainement tous raison !
Retrouvez tous les autres conseils pour apprendre le piano.
Quand on est amateur, débutant, il faut faire du piano selon ses objectifs et ses envies. Les gammes ne seront pas indispensables pour toutes les pratiques.
Vous n’êtes pas obligé d’en faire tous le temps non plus si cela fait plusieurs années que vous avez commencé le piano.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’une gamme ?
- Une gamme est avant tout une suite de notes.
- Cette suite de notes répond à une logique : les sons appartiennent à une même tonalité (pour que ceux-ci soient harmonieux entres eux).
- Les notes peuvent être voisines ou espacées par un intervalle. La gamme chromatique couvre l’ensemble des notes demi-ton par demi-ton.
- Les notes sont dans le même mouvement : on monte ou on descend la gamme.
Voyons à présent à quoi peuvent bien servir les gammes. On commence donc par les points utiles.
Si vous débutez, voici spécialement une présentation de trois premières gammes que vous pouvez travailler : gamme de Do, Si et Ré bémol majeur
Faire des gammes pour apprendre et progresser au piano
Des gammes pour la technique. La technique est un mot un peu scientifique au piano qui cache pas mal de choses.
La technique du délié
Les gammes aident au délié. Le délié est l’indépendance entres les doigts.
Grâce au délié, vous articulerez mieux entres les notes. Vous aurez aussi plus de force dans les doigts pour ressentir et exercer la bonne pression sur la touche.
Le délié aide donc à développer l’articulation et l’agilité.
Vous serez aussi moins maladroit avec les doigts les moins forts, le 4ème et le 5ème.
La façon de jouer les gammes aide à cela car tous nos doigts s’exercent de la même façon quand on fait une gamme.
Tous les doigts sont en mouvement :
- Les doigts les plus faibles, les 4ème et 5ème doigt. En jouant des morceaux « standards », ces doigts ne jouent pas tout le temps. A la longue, on peut perdre de la vigueur si on ne joue pas quelques gammes. D’autres exercices spécifiques aident à renforcer ces doigts. C’est le cas du livre d’exercices Hanon.
- Le pouce : lorsque vous montez ou descendez une gamme, le pouce est sollicité et vous serez amené à faire un « passage du pouce ». Ceci permet de lier les notes de la gamme. Ce passage du pouce peut être différent selon la gamme. On passe par exemple le plus souvent sous le 3ème ou le 4ème doigt.
On travaille la main gauche
Quand on apprend une gamme, on fait en général une main seule. La main droite seule puis la main gauche seule. On monte donc et on descend la gamme, mains séparées.
Notez déjà, si vous avez plus de difficultés à la main gauche, qu’est-ce qu’on fait logiquement ? On joue plus longtemps de cette main. Donc on travaille plus la main gauche si c’est votre main la plus faible (mais ne vous fatiguez pas trop quand même, il ne faut pas que cela entraîne trop de tension ou une douleur).
Puis quand on se sent prêt. On rassemble les deux mains.
Les deux mains ensemble, on continue de faire travailler la main gauche autant que la main droite.
Et puis on coordonne.
Un peu de coordination
La coordination au piano est une étape vers l’indépendance des deux mains.
En travaillant des gammes mains ensemble, on s’entraîne à bien coordonner. Les mains jouent donc de manière parallèle. Les doigts aux deux mains tombent en même temps sur la touche, jouant la même note, et jouant à la même vitesse.
On peut varier la façon de jouer une gamme dans l’objectif de travailler la coordination et l’indépendance :
- jouer à différents tempos
- jouer avec différentes nuances : et pour l’indépendance, jouer une main Forte quand l’autre joue Piano
- jouer avec des accents différents : une main lie les notes quand l’autre joue piquée
Ces deux dernières pratiques demandent une plus grande indépendance entre les deux mains. Ce ne sera pas une priorité quand on débute dans les gammes.
Au départ, on sera simplement concentré sur la réussite de la gamme : les notes, mémoriser les bons doigtés (si les doigts jouent les mêmes notes, les doigtés sont souvent différents comme les mains sont symétriques), faire l’aller-retour (montée-descente), jouer en même temps des deux mains.
Les altérations
C’est une certitude : après la gamme de Do majeur, la deuxième gamme que vous jouerez sera altérées.
Beaucoup de gammes contiennent des altérations, ce qui vous fera jouer sur des touches noires. Il faudra tendre les doigts pour jouer ces touches alors que les doigts sont plus arrondis sur les touches blanches.
Avec les altérations, le délié et l’agilité sont toujours mis en avant. Quand on alterne touches blanches et touches noires, il faudra viser juste :
- car l’espace entre touche blanche et noire est différent
- la largeur elle-même d’une touche noire est plus fine
- il faudra donc chercher de la profondeur dans le clavier pour jouer ces touches noires
Je vous conseille la gamme de Fa# majeur. Il y a six dièses à la clé. Ne pensez pas que c’est compliqué. Au contraire, vous vous sentirez peut-être plus à l’aise que sur la gamme de Do.
Mais (il y a un mais), les gammes ne permettent pas tout.
Pas de lecture
Bien sûr, la première fois qu’on s’entraîne sur une gamme, on est bien obligé de lire les notes. Mais après quelques exécutions, ce n’est que répétition.
On automatise assez vite une gamme pour la jouer par cœur.
Par contre, on ne fait aucun travail de lecture, de déchiffrage ou de travail sur les doigtés. Quoique certains passages de gamme nous font automatiser certains doigtés (c’est le cas lorsqu’on passe le pouce ou que l’on joue une gamme en tierce).
On a vu plusieurs aspects positifs des gammes. Vous avez aussi le droit ne pas aimer ou de ne pas jouer de gammes. Cela ne vous empêchera pas de bien jouer du piano.
Je n’ai pas d’intérêt à jouer de gammes
Une question de temps et d’intérêt
D’abord, faire des gammes est répétitif. Quand on n’a pas trop le temps de jouer du piano, mieux vaut se concentrer sur de vrais morceaux.
Les gammes n’aident pas à lecture des notes. Elles n’aident pas trop non plus au travail de l’expression et du son. Si vous voulez travailler l’interprétation, les nuances, c’est mieux de le faire sur une véritable oeuvre, avec toutes les indications qu’il faut pour y parvenir.
Je peux aussi m’exercer sur des morceaux
C’est l’argument principal des non pratiquants des gammes. Cela se tient. On peut tout à fait travailler son délié sur des morceaux.
Mieux, un passage d’un morceau permettra de travailler un point technique bien précis. Des tierces, des notes piquées, des triolets, et aussi de véritables gammes à l’intérieur d’un morceau.
Vous ne souhaitez pas jouer de gammes. Il n’y a pas de problème. Vous faites avant tout du piano pour le plaisir et pour faire de vrais morceaux et non des exercices.
Des gammes pour l’échauffement
Même lorsque nous ne sommes plus tout jeune débutant, les gammes peuvent encore servir.
Elles servent à s’échauffer. Elles sont dans ce cas jouées quelques minutes avant de démarrer une répétition. A la méthode d’un sportif, on échauffe alors les articulations des doigts, les poignets, les mains…
Ce que je faisais par exemple pendant mes premières années de piano. Je jouais la gamme de la tonalité du morceau que je travaillais. Ceci afin de m’imprégner des altérations et pour me faire un petit échauffement musical.
Avant d’en arriver là, j’avais répété des gammes pendant plusieurs mois comme autant d’exercices. Ces gammes, je les avais travaillées avec le Hanon. La fin du livre présente les principales gammes majeures et mineures.
Exemple :
On regarde l’armure du morceau que l’on travaille, il y a 3 bémols à la clé => on joue la gamme de Mi bémol majeur ou la gamme relative mineure Do mineur (avec un Si bécarre). On fait la gamme quelques fois (il n’y a pas besoin de la jouer 50 fois), les deux mains ensemble, on monte puis on descend plusieurs fois.
On joue d’abord lentement, on peut jouer plus vite après quelques allers-retours. On s’assure que les mains restent ensemble, que les attaques sont assurées (qu’un doigt ne glisse pas). Que l’ensemble, doigts, mains, poignets, parviennent à un bon mouvement latéral sur le clavier, exécuté avec souplesse (et sans tension).
Puis on commence le morceau.
Cela n’est qu’une façon de faire des gammes.
En premier, comme un exercice pour apprendre à articuler les notes.
Puis ou avec le temps, comme un échauffement.
Aujourd’hui, après plusieurs années de piano, je ne ressens plus le besoin de faire des gammes comme des exercices. Néanmoins, il m’arrive de conserver le reflex de jouer une gamme avant d’attaquer un morceau. Je m’assure ainsi de bien lire les altérations à la clé.
J’aurais aussi toujours besoin de re-muscler un peu le 4ème et 5ème doigt qui peuvent manquer de précision sur certains passages plus techniques.
Cet article vous a-t-il apporté des conseils utiles ?
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26 commentaires
Très bon article oui cela dépend des personnes ,moi je fais toujours une dizaine de minutes de gamme
Après avoir joué ou rejoué un morceau déjà connu et après j’essaie un nouveau morceau
Je pense qu’il faut faire comme on le sent
Merci Benoît de consacrer quelques lignes pour parfaire notre initiation ,j’aime beaucoup te lire
Bonne journée et à très bientôt
Merci de ton commentaire Viviane
Petite coquille au début de l’article : « Je n’ai » et non « je n’est »
J’ajouterai que travailler les gammes et les modes et accords associés permet également de mieux en intégrer les couleurs et facilité l’improvisation…
Pour ce qui est de la lecture, je recommande l’exercice de lecture de séquences sur YouTube qui fait défiler en synchronisation avec la musique, la partition.
C’est un excellent exercice préparatoire avant d’attaquer son interprétation au clavier.
Coquille corrigée 😉
Effectivement, connaître une gamme à partir de la tonalité permet d’improviser. On connaît la gamme, on connaît les notes et les altérations. On improvise alors en jouant en priorité ces notes autour de l’accord associé.
Merci de l’info, je ne connaissais pas ces exercices de lecture.
Bonjour Benoît,
je partage complètement ton analyse et l’intérêt de faire des gammes. Je pratique le hanon et tous mes entraînements ou mes cours débutent par des gammes majeures, mineures, des tenues ou des montées d’octaves. C’est simple (on n’est pas obligé de faire des passages de doigts, on peut par exemple ne monter et descendre que sur une octave…), un excellent échauffement pour les doigts et comme toi je pense que cela permet de faire travailler le 4 ème et 5 ème doigts. Je crois aussi que cela aide à mieux visualiser son clavier par exemple pour pouvoir travailler les renversements d’accords par la suite. Bref peu de contraintes pour bcp d’avantages. Merci encore pour tes conseils souvent basés sur des fondamentaux très utiles.
Bien cordialement Stéphane
Merci Stéphane
Bonne continuation
Bonjour à tous,
Je fais brièvement par ici ma petite expérience de compositeur, cela fait environ 25-30 ans que je compose en tant qu’autodidacte. Dernièrement je me suis penché sur le net pour trouver des exercices techniques stylistiques, car je sens bien que mon jeu manque de fluidité et d’aisance notamment en ce qui concerne le placer des doigts. Et en fait je viens de découvrir que personnellement j’adore faire des gammes au piano. Le plus étonnant c’est que de moi même je ne reste pas figé sur l’exercice de la gamme en elle même, j’en fais moi même des variations, je les complique un peu intuitivement, je trouve que c’est là encore une façon de « composer » à partir d un exercice standard.
Benoit, si vous aviez des recommandations sur les gammes à jouer pour bien s’exercer au jeu des mains parallèles , mains symétriques, montant, descendant, ou encore le mélange de la gamme du Do (main droite ou gauche) et faire des variations de l’autres mains en jouant sur les dièses ou bémol etc je suis preneur. Je rappelle que je ne connais pas le solfège, ça c’est encore ce pourquoi pour le moment je ne semble pas avoir d’intérêt profond.
Bonne journée à tous,
Filipé
Bonjour Filipé,
Vous pouvez démarrer par ces gammes réputées plus faciles : pour la main droite la gamme de Si majeur (5 dièses à la clé). Pour la main gauche la gamme de Ré bémol majeur (5 bémols à la clé). Les doigts longs y sont sur les touches noires, plus à plats, ce qui rend assez ces gammes assez « confortables ».
Pratiquer mains séparées pour travailler le délié, le passage du pouce, la fluidité, l’homogénéité et la régularité de la gamme (sur une ou plusieurs octaves). Puis, travailler mains ensemble comme un exercice de coordination (une fois que la gamme est connue par cœur).
Je ne connais pas de variations entre une gamme d’une main et l’autre jouant autre chose, désolé 😉
Bonne continuation.
Bonjour Benoît,
Un nouveau retour d’apprentissage sur le jouer des gammes.
Contrairement à toute attente j’ai le sentiment que la gamme du Do n’est pas la plus simple (en comparaison avec les gammes du Ré bemol, du Si ou du Fa Dièse).
Je m’exerce beaucoup à jouer les gammes sur plusieurs octaves, et si je,peux jouer sans incident la gamme du Do sur un octave cela se complique un peu si je poursuis sur deux ou trois octaves. Ma question serait de savoir si à votre sens il doit y avoir une régularité dans le passage pouce (main droite) et du majeur et annulaire (main gauche), c’est à dire que ces passages se fassent systématiquement toujours sur les mêmes notes ?
La main droite pose moins de souci : dans la gamme montante premier passage du pouce sur le Fa puis sur le Do de l’octave +1. Je m’entête à avoir cette même régularité des passages avec la main gauche sans savoir si c’est une règle de bonne conduite dans le jeu : dans la gamme montante premier passage du majeur sur le La puis second passage de l’annulaire sur le Ré de l’octave +1. Idem pour la gamme descendante avec respect des passages du majeur et de l’annulaire main droite et passage du pouce pour la main gauche. En bref je ne supporte pas de terminer une gamme montante du Do avec un autre doigt que l’auriculaire (ou éventuellement le pouce) pour la main droite et le pouce pour la main gauche, idem en descendant je tiens à terminer la gamme avec le pouce de la main droite et l’auriculaire de la main gauche. Cet entêtement est il une bonne habitude à prendre ou pas nécessairement selon vous ?
D’autre part j’ai le sentiment de parvenir à jouer plus rapidement de la main gauche si celle ci est accompagnée de la main droite, dans le jeu d’une gamme gamme par exemple. est ce une impression courante de se sentir porté ou entraîné par le jeu de la main originellement plus habile (selon qu’on soit droitier / gaucher ) ?
Bonne journée,
Filipé
Bonjour Filipé,
Effectivement, la gamme de Do n’est peut-être pas la plus simple si on la compare aux gammes de Si et Ré bémol. Cela comme les doigts longs doivent davantage se recourber pour jouer sur toutes les touches blanches. Cela dépend aussi des personnes, chaque avis est personnel. La gamme de Do n’est pas aussi la plus difficile, il y a des gammes aux passages du pouce plus délicats.
Pour vos remarques, la partition détaillée avec les doigtés sur une ou deux octaves est dans cet article : trois premières gammes au piano. Ces doigtés sont ceux couramment utilisés. Le pouce MD et l’auriculaire MG termine bien la gamme ensemble (ce ne sera pas toujours le cas dans d’autres gammes).
Si vous avez la sensation d’être « portée » par une des deux mains, c’est bon signe. Alors vous parvenez à bien coordonner mains ensemble. Par contre, il faudrait éviter un décalage. Il y a aussi parfois la sensation d’être plus à l’aise dans le sens de la montée ou de la descente.
Bonne journée.
Merci Benoît, fidèle a ton site, cet article est excellent. Je te remercie pour cette pédagogie claire et facile. Georges
Merci Georges et merci pour ta fidélité !
Bonjour Benoît,
Je suis un tout débutant au piano.Pour le moment, j’en suis à m’exercer à la pratique de la gamme chromatique et à l’apprentissage de la lecture des deux clefs. Et à quelques pièces en position de Sol et de Do. Je débute une petite pièce en mi bémol.
Je voudrais te remercier pour ton enseignement qui est très clair et facile à assimiler.Merci pour tes précieux conseils.
Daniel
Merci Daniel,
Je te souhaite de progresser dans tes débuts
Cher BENOÎT
Le sujet sur les gammes est très intéressant ,régulièrement je m’entraîne à en faire, les doigts de la main gauche s’habituent très vite à prendre la cadence que je leur imposent.Je me concentre sur la bonne position des doigts et là je m’oblige à être très décontracté pour arriver à un résultat satisfaisant.
L’idéal c’est de fermer les yeux et sentir ce bonheur qui arrive après avoir pianoté pendant un bon quart d’heure ,là il n’y a plus de contrainte mais que du plaisir !!!…C’est mon point de vue …Les doigts se musclent grâce à l’enchaînement de gammes différentes .Il faut dire aussi que le fait de faire de l’accordéon amène à avoir de la souplesse dans tous les doigts ,et c’est que mieux !!!…La solution aussi c’est de faire des étirements avec les doigts tout en douceur ,vient ensuite des mouvements de massages pour assouplir les tensions occasionnées par une longue étude sur le piano .De là tout est agréable, plus de soucis avec les douleurs articulaires …Merci pour tout .
Musicalement PATRICK.
Merci Patrick. Tu montres une belle rigueur de travail et de prise en compte des articulations.
Je comprends ce que tu veux dire. Dès que l’on a passé 15 à 30 minutes sur le piano, on franchit un cap où les doigts sont plus agiles et plus forts. On s’impressionne parfois à jouer des passages plus rapidement et à bien ressentir la pression de la touche pour exercer la bonne nuance. Comme tu le dis, c’est une sensation très agréable.
Bonne continuation
Merci sincèrement Benoît de nous transmettre toutes ces méthodes pour nous aider à progresser et de nous communiquer avec tant d’enthousiasme votre passion pour le piano. Je partage cette passion.J’ai fait quelques années de piano en m’arrêtant toujours à la clé de fa. Handicapée par mon solfège, j’ai fini par travailler quelques accords et pour finir faire des improvisations maison mais loin d’être assez riches, même si les quelques personnes qui les ont écoutées m’ont toujours dit qu’il y avait beaucoup d’émotions dans ce que je jouais. Je me suis attaquée à une methode pour travailler sur la coordination digito-cerebrale mais je n’étais pas prête. Je me suis sentie si nulle que j’ai tout arrêté alors que je jouais tous les jours. Le nouveau professeur que j’avais trouvé se desinterressait totalement de ma sensibilité musicale. J’aimerai apprendre l’improvisation. Par quoi dois-je commencer. Merci de votre dévouement et de vos précieux conseils. Alexandra
Bonjour Alexandra,
L’indépendance des deux mains est une étape qui peut demander du temps. Et même lorsqu’on parvient à jouer du piano à deux mains, il y a toujours une part d’automatisation de nos gestes. Cela passe par une connaissance de la partition.
Je vous renvoie à ces articles :
L’indépendance des deux mains
Exercices sur la coordination
Je vous écris un mail avec d’autres infos. Je n’ai pas fait d’article sur l’improvisation.
Bonjour Benoît,
Je me suis mise aux gammes après bientôt trois années de piano (en autodidacte) et je dois dire que ce sont d’excellents exercices pour me délier les doigts. Je me sens plus habile sur le clavier depuis que j’en fais quelques minutes par jour. Je trouve que ça m’aide également à bien intégrer mes notions de solfège.
Merci pour cet article. Je vais retenir la merveilleuse idée de jouer la gamme de la tonalité du morceau que l’on apprend.
Bonjour Claudette,
Merci pour le message. Oui, un peu de gammes, sans abuser est assez bon pour s’exercer et s’échauffer.
Bonne continuation dans votre parcours.
Bonjour, je joue du piano en amateur depuis l’âge de 12 ans. Pour raisons professionnelles (manque de temps), je n’ai plus joué régulièrement pendant près de 20 ans. Depuis quelques années, je m’y suis remis plus régulièrement. J’ai 70 ans, et j’ai de plus en plus mal aux deux pouces (pour les passages de pouce, par exemple). Cela risque-t-il de s’aggraver encore? J’ai par exemple plus de difficultés pour les Impromptus de Schubert, qui demandent beaucoup d’arpèges (4e impromptu p.ex. ou une sonate de Mozart) Cela me fait mal. Est-ce irrémédiable? Puis-je être aidé?
Merci pour tout conseil.
Bonjour Jean,
Désolé pour vos douleurs. Est-ce les articulations, les tendons, est-ce de l’arthrose ? Pour des problèmes de tendons, tendinites, plus de pauses sont nécessaires pour ne pas aggraver la situation. Il faut certainement se limiter et faire attention quand on joue des passages plus techniques (rapidité d’exécution, intervalle important, ou comme vous le précisez des passages du pouce).
Pour des problèmes plus aigus (dont l’arthrose), je ne suis pas familier. Je vous conseillerais d’en parler avec un spécialiste. Est-ce que le piano peut être poursuivi sans limite, dans le meilleur des cas ? Est-ce qu’il peut même avoir une utilité dans la rééducation ?
Bonjour
Tout d’abord bravo pour le site ! Et merci pour les cadeaux.
A 62 ans je débute le piano ( j Pouillard ) depuis 1 ans avec une progression correcte.
L’apprentissage par coeur des gammes est-il indispensable ?
On me parle de notations internationales, d’architecture musicale, cycles des dièses.
Je commence à avoir une indépendance des mains, mais la motivation est en chute libre.
Je souhaite juste me faire plaisir avec quelques morceaux et là je bloque avec cet apprentissage qui devient bien matheux. Vos réponses sont bien pertinentes.
Bonjour Denis,
Merci pour votre message.
Faire des gammes n’est pas indispensable pour progresser. Si vous faites déjà des exercices notamment des exercices d’échauffement de de délié, cela est suffisant. Les gammes peuvent aussi s’inscrire dans cet objectif d’échauffer et d’entraîner les doigts, d’être aussi un plus à l’aise sur des doigtés avec altérations. Voici pour info un article sur les gammes et leurs utilités.
Donc, si vos répétitions combinent déjà des exercices et un ou plusieurs morceaux, il ne sert à rien d’ajouter plus d’exercices qui seront la répétition des premiers. C’est la même chose pour la théorie musicale et le solfège. L’objectif premier est de connaître les notes de musique, les signes de la partition, et bien sûr le rythme et la mesure. Ce dernier est un pilier important de la musique. Se familiariser et progresser (au fil des exercices et morceaux) avec ces indispensables du solfège est déjà très bien. Si vous suivez des cours de solfège, le programme est peut-être plus étoffé (mais tout ne servira pas la pratique des débuts).
En suivant un programme qui rentre dans vos objectifs et votre emploi du temps (série d’exercices, morceaux, base du solfège), vous devriez progresser (sentir que vous progressez) afin de maintenir la motivation puis découvrir de nouveaux morceaux…
Bonne continuation.
Bonjour, je suis un peu effaré du constat fait aujourd’hui : la plupart des gens qui veulent apprendre le piano ne veulent pas faire de gammes. Ok, mais qu’on en discute sérieusement l’utilité me paraît grave, au moins pour l’apprentissage du piano classique.
Pianiste amateur depuis vingt ans, avec l’ambition de jouer des morceaux classiques aussi bien qu’il le faut, je dois reconnaître que j’ai eu tort de ne pas travailler la technique et d’abord les gammes. J’ai constaté tout le bien que l’on peut en retirer.
Vous me direz : oui, mais c’est possible avec d’autres exercices plus intéressants ou les morceaux eux-mêmes, je réponds que non là où les gammes sont l’occasion d’un assouplissement physique dans les touches et dans les bras, permettant de développer un toucher soyeux et doux, ainsi qu’un sens de l’équilibre. Pour ça, c’est le mieux …
Ensuite, il faut chaque jour réveiller les doigts, les connecter au cerveau qui lui-même doit se souvenir de plus d’une dizaines d’impératifs techniques indispensables au piano à avoir toujours à l’esprit en même temps : là encore, les gammes … Quel morceau classique va nous dispenser d’avoir, à un moment ou à un autre, un passage du pouce parfait ? …
Ne parlons pas des passages … en gammes des morceaux classiques, qu’il convient d’exécuter parfaitement, et la perfection en terme de légato et de toucher ça peut aller chercher extrêmement loin. Si donc on est un peu exigeant et que l’on veut vraiment progresser, il faudra faire des gammes pour elles-mêmes.
Ce ne serait pas un exercice stimulant car trop automatique ? Tout dépend de l’attention que vous portez à ce que vous jouez et encore une fois il y a suffisamment de réflexes à maîtriser en même temps pour que des gammes monopolisent votre attention … Toute une vie durant. Pour ma part plus je les joue, plus je les trouve intéressantes à travailler.
Bref. Que l’on critique l’absence de pédagogie ou plutôt l’austérité bourgeoise de l’enseignement traditionnel du piano, aujourd’hui quasiment disparu, soit, c’est une bonne chose. Mais de là à renoncer à des exercices extrêmement formateurs et à un certain niveau indispensables, je ne suis pas d’accord.
Notre époque à laquelle la plupart ne veulent plus faire d’effort, veulent tout tout de suite au risque de se désintéresser et d’abandonner, est assez triste. Le piano classique reste et restera toujours assez difficile et il faut de la volonté et du courage pour s’y mettre … et y rester au moins dix ans.
Bonjour Fred,
Merci pour votre avis très argumenté et tranché sur la question !
Oui, les gammes sont utiles en guise d’échauffement, d’entraînement au délié les premières années, et aussi formateur sur les altérations (ou comment s’entraîner sur la gamme de la tonalité du morceau répété).
Non, les gammes ne seront pas indispensables (ou pas tout le temps) pour le pianiste jouant d’autres exercices d’échauffement, ou considérant un passage technique comme un entraînement à part entière.
D’autres pianistes se feront juste plaisir, avanceront pas à pas, joueront différents styles, sans forcément du classique ou des morceaux trop exigeants. Il y en a pour tous les goûts, pourvu que la motivation et les objectifs perdurent, afin de progresser.
Aussi, je suis bien d’accord sur l’exigence que demande les grandes oeuvres classiques, ou l’enseignement classique en général. Il n’y a qu’à ouvrir des recueils de Czerny pour « les pianistes commençants » pour se rendre compte que passées les premières pages, le niveau est déjà assez relevé. Cela est aussi témoin d’une époque au programme pédagogique plus ambitieux, et pour des élèves pianistes qui n’avaient que des morceaux classiques comme « terrain de jeu ».
Bonne continuation.