Conseils pour bien commencer et répéter un nouveau morceau de piano
Qu’il est bon de se lancer dans l’étude d’un morceau de piano qui nous plaît. On a hâte de l’exécuter et on espère pouvoir rapidement le maîtriser afin de le jouer du début à la fin.
Dans cet article, nous allons passer en revue quelques conseils pour bien aborder une nouvelle partition au piano.
La question de la difficulté est primordiale, il ne faut surtout pas tomber dans le piège d’un morceau qui serait trop difficile. C’est ce que nous verrons en premier.
En suivant, nous verrons comment rendre l’apprentissage efficace tout en conservant le côté plaisir.
Retrouvez sur cette page d’autres techniques pour apprendre le piano
Comment choisir le bon morceau de piano
Avant de commencer, choisissez un morceau qui correspond à votre niveau.
Si vous débutez, optez plutôt pour des pièces très simples, courtes, que vous pourrez terminer facilement. Cela vous amènera aussi plus rapidement vers le morceau suivant. Cela est l’idéal en terme de progression.
Autrement dit, lorsqu’on débute, il est normal de jouer des pièces qui ressemblent souvent à des exercices, qui nous paraissent parfois trop enfantines ou qui ne sont pas tout le temps à notre goût.
Après quelques mois de pratique, vous pourrez envisager une sélection un peu plus ambitieuse et commencer à jouer des morceaux qui vous correspondent.
Si vous avez déjà quelques années de pratique, la sélection d’un morceau de piano selon le niveau sera moins contraignante. Commencez alors une nouvelle partition selon votre envie.
Jauger la difficulté d’une partition dès le premier regard
Observez la partition :
- Fait-elle partie d’un recueil conseillé pour votre niveau ou votre temps de pratique du piano ?
- Sa longueur : une demi-page ou plusieurs pages
- Densité des notes de la mélodie et de l’accompagnement : plus l’écriture harmonique sera chargée, plus les doigts seront sollicités pour enfoncer les touches en même temps, et donc plus la partition demandera un bon niveau technique
- Est-ce que les doigtés sont indiqués ?
- Le chiffrage de la mesure : la mesure simple est plus facile à comprendre et à déchiffrer que la mesure composée
- Tempo : la vitesse du morceau peut être une difficulté même si on peut toujours ralentir sa pratique
- Type de rythme : la multitude de notes courtes, des mains qui sont désynchronisées ajoutent une difficulté
- Les écartements des doigts ou les déplacements des mains
Si le morceau est trop difficile, cela sera contre productif, vous vous démotiverez vite face à la complexité pour lire les notes, assimiler et jouer le morceau.
Choisir selon son style et ses goûts
La bibliothèque piano est immense, il n’y a que l’embarras du choix !
Je suis certain que vous avez déjà des morceaux qui vous tiennent à coeur par rapport à vos écoutes.
Au piano, tous les styles sont présents : classique, pop, jazz, variété, cinéma, air populaire…
En somme, n’hésitez pas à fouiller sur internet, à questionner une bibliothèque musicale. Vous trouverez forcément des morceaux des musiques ou des artistes que vous adorez, et donc que vous adorerez jouer au piano.
Pratiquer le piano de façon efficace
Voici quelques conseils pour gagner du temps quand on ouvre une nouvelle partition et pour répéter d’une façon un peu plus optimisée.
Certes, il n’y a pas de temps pour apprendre une partition. Néanmoins, le gain de temps et la possibilité de jouer assez vite du début à la fin une partition est une façon plus satisfaisante de pratiquer. On parvient plus facilement à se faire plaisir et on ne perd pas sa motivation.
Lire le morceau et l’analyser
Lisez d’abord l’ensemble de la partition pour vous familiariser avec la mélodie. Repérez aussi les futures difficultés, cela vous permettra d’y passer plus de temps quand vous répéterez.
Le déchiffrage n’est pas forcément la phase la plus agréable, on aimerait tout de suite se lancer et jouer le morceau qui nous fait plaisir. Pourtant, s’attarder sur le déchiffrage permet au final de gagner du temps.
Pour un premier déchiffrage :
- Repérer les informations de la partition : structure du morceau, clef, tempo, rythme
- Identifier les grands motifs de la partition, les phrases, si un motif sort de l’ordinaire par ses notes, son rythme, ou sa difficulté
- Jouer la partition d’une seule traite, très (très) lentement ; en s’arrêtant, en faisant des « approximations » ou des erreurs (c’est normal)
- Rejouer la partition, chaque main, en vous arrêtant chaque mesure pour noter tous les doigtés utiles si ceux-ci ne sont pas déjà inscrits
Ensuite, on peut se lancer dans une répétition « normale » de la partition.
Séparer le morceau en sections
Plutôt que d’aborder le morceau dans son intégralité, divisez-le en sections. Travaillez sur quelques mesures à la fois jusqu’à ce que vous vous sentiez à l’aise. Une fois que vous avez passé un peu de temps sur une section, passez à la suivante. Cela réduit l’appréhension devant l’ampleur d’un morceau dans son intégralité, et permet un apprentissage plus efficace.
Les répétitions sur chacune des sections se feront de la même manière, avec un temps équivalent, ou un temps de répétition plus long pour une partie plus difficile. D’ailleurs, si un passage est plus technique (quelques mesures ou même 1 seule mesure), considérez cela comme une seule section à répéter.
Il est possible de ne répéter que quelques mesures lors d’une séance.
Il est aussi possible, et même conseillé de démarrer une répétition directement au début d’une partie que vous avez identifié, sans tout le temps commencer par le début du morceau.
Soyez à l’aise avec les transitions en jouant quelques fois les mesures avant et après deux sections. Ainsi, lorsque le morceau sera joué en entier, on passera ces transitions sans ralentissement.
Pour chaque répétition, on pourra alterner au besoin le jeu mains séparées puis mains ensemble.
Enfin, je répète le conseil parce qu’il est important 😉 Je vous conseille de répéter plus longuement les passages les plus complexes (et même si cela paraît fastidieux). Vous serez très content d’automatiser et de mémoriser un geste. Puis, vous vous impressionnerez même à jouer ce passage de façon fluide et décontracté !
En même temps, rien ne vous empêche de jouer à la fin d’une séance la partie la « plus sympa » du morceau (le passage où la mélodie vous semble la plus belle), que vous maîtrisez déjà. Cela pour vous accorder un peu de plaisir, et pour que la répétition ne soit pas qu’une épreuve 😉
Vous pouvez aussi lire sur le sujet : Astuces pour progresser plus vite sur une nouvelle partition de piano
Jouer lentement
Il est recommandé de pratiquer à un tempo plus lent si le morceau est rapide ou s’il y a une « myriade » de notes à arpéger ! Jouer lentement favorise la concentration et la précision du jeu. On ne se précipite pas et on évite aussi les mauvaises habitudes si un rythme est par exemple mal compris et donc mal rendu.
Une fois que vous êtes à l’aise à un tempo lent, vous pouvez progressivement augmenter la vitesse tout en restant précis et fidèle à l’écriture, au phrasé, aux nuances…
Varier les méthodes d’apprentissage
Avant ou après le morceau que vous souhaitez jouer, vous pouvez intercaler d’autres phases pratiques :
- Exercices
- Gammes
- Echauffement (avec le Hanon par exemple)
Ou vous pouvez faire un peu de théorie : lecture des notes, des rythmes…
Bien organiser ses répétitions de piano
Est-ce que le piano est important à vos yeux ? Est-ce que le morceau que vous vous fixez de jouer est important ? Oui, bien sûr, c’est un bénéfice pour le moral et un plaisir très important !
Et bien dans ce cas, il est aussi important d’organiser sa journée ou sa semaine avec des créneaux dédiés à la pratique du piano.
Si vous jouez seul
Vous êtes seul, autodidacte au piano et vous êtes motivé pour apprendre un nouveau morceau. Je passerai les détails : si vous débutez de zéro la musique, comprendre et jouer une partition demandera certainement un autre type d’apprentissage (pour pratiquer le piano de façon Classique)… A minima, le suivi d’une méthode.
En premier lieu, lorsqu’on joue sans aide extérieure, c’est organiser son planning de la semaine en intégrant le temps d’apprentissage du piano.
Je dirais qu’il est intéressant de faire au moins 1 à 2 répétitions par semaine, de au moins 30 minutes à 1 heure.
Choisissez éventuellement un horaire régulier afin d’inscrire la répétition de piano dans une habitude (à 7h le mercredi matin, à 20h le vendredi soir…).
Se discipliner est aussi important si on veut optimiser son temps : c’est par exemple éloigner toutes les distractions comme le smartphone. Ou s’assurer que d’autres membres de la famille ne viennent pas trop déranger ! Si vous répétez à plusieurs, c’est autre chose 😉
Pensez à faire 1 à 2 pauses de plusieurs minutes si la répétition est plus longue afin d’éviter une fatigue physique (des mains et des poignets) ou une fatigue mentale (surtout si vous jouez à la fin d’une journée bien remplie, ou après une bonne journée de travail).
Etablissez un plan pratique de votre répétition si vous souhaitez par exemple faire un exercice, une lecture ou une gamme, avant d’aborder votre morceau de piano.
Enfin, se fixer des objectifs à la semaine et au mois permet de bien marquer la progression. C’est bon pour la motivation !
Si vous prenez des cours de piano
L’accompagnement d’un professeur de piano est idéal pour le suivi et pour prendre de suite les bonnes habitudes.
Démarrer un nouveau morceau de piano avec un professeur à ses côtés permet de bien préparer son déchiffrage. Il n’y a plus d’hésitations sur les doigtés à choisir ou un questionnement concernant un point technique, un rythme… Votre professeur est le meilleur guide en la matière !
Le cours de piano se passe en général à jour et heure fixe. C’est un moment privilégier où votre attention est focalisée sur l’apprentissage de votre morceau contrairement à un apprentissage solo.
Attention tout de même, les cours de piano ne dispensent pas de l’apprentissage seul chez-soi. Au contraire, je vous conseille de reprendre consciencieusement chez vous le morceau de votre leçon. En veillant à exploiter au mieux les conseils et les indications laissés par le professeur.
Rq : il est intéressant d’annoter la partition pour se souvenir de différents éléments : doigtés, lié, altérations, transition…
Comme dit juste avant, 1 à 2 répétitions hebdomadaires (de 30 minutes à 1 heure) sont un minimum.
De cette façon, les prochains cours seront la certitude de ne pas reprendre au départ. Quand le sentiment de stagner est une source de démotivation.
En optimisant cours + répétition efficace chez soi, vous partez avec le meilleur bagage pour progresser assurément sur votre morceau de piano, et pour progresser tout simplement au piano.
Vous pouvez aussi lire sur le sujet : Apprendre le piano seul ou avec un professeur – choix et conseils
Je vous remercie pour votre lecture.
N’hésitez pas à laisser un commentaire ou à partager votre expérience sur le sujet : quel conseil mettriez-vous en avant en priorité quand vous apprenez un nouveau morceau de piano ?
Cet article vous a-t-il apporté des conseils utiles ?
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1 morceau facile, avec des conseils détaillés en vidéo : le 1er prélude de Bach.
2 commentaires
Merci beaucoup Benoît. Vos conseils sont toujours bien venus. Les doigtés sont à mon avis souvent difficiles à trouver, de même quand il faut poser un accord avec 4 doigts. Gymnopédie 1 de Sati, par exemple, demande cette pratique. Quand faut-il utiliser un des doigts de la main droite pour pallier à l’écart que sollicite l’accord de la main gauche ? Voilà ce qui me semble important dans les conseils prodigués. J’aimerais bien que cette partition soit écrite avec tous les doigtés.
Bonjour Suzanne,
Trouver les bons doigtés demande en effet un peu d’expérience.
Si on débute seul, il sera donc presque indispensable d’avoir des partitions toutes annotées (ce que j’essaie aussi de partager au travers du site).
Dans l’exemple que vous citez, il arrive parfois que la main droite ou gauche vienne jouer une touche qui ne soit pas notée sur sa portée naturelle (ex : la main droite jouant une note inscrite en clé de Fa, c’est le cas, si la main gauche est déjà sollicitée dans des notes encore plus graves, et que la main droite a moins d’écartement à fournir pour jouer cette note).
C’est exactement ce cas au début de la 1ère Gymnopédie : la main droite joue l’accord de 3 notes dont 1 note est notée en clé de Fa (par la suite, la main gauche pourra aussi faire le déplacement entre la note grave et cet accord, tandis que la main droite entonne la mélodie).
Bonne continuation.