Apprendre à bien respirer quand on joue du piano

La respiration est un élément clé quand on joue du piano.

Il existe deux formes de respiration en musique : la respiration au sens propre et la respiration musicale.

On parlera ici de la respiration physique : inspirez, expirez !

Elle est vitale et à ne pas négliger quand on joue du piano ou d’un autre instrument.

Pour le piano, apprendre à bien respirer est important. Une bonne respiration conditionne notre capacité à bien jouer.

Mais qu’est-ce qu’une bonne respiration ?

En quelques mots, c’est respirer normalement et régulièrement.

On détaillera dans cet article comment respirer et pourquoi est-ce si important quand on veut progresser et ne pas gâcher son plaisir de jouer du piano !

Pour un instrument à vent, respirer permet tout simplement de générer les sons.

Retrouvez sur cette page : les techniques pour apprendre à jouer du piano

Comment respirer pour bien jouer du piano

Qu’est-ce que la respiration ?

Rappelons le phénomène de respiration : on inspire de l’oxygène de l’air, et on expire pour rejeter du dioxyde de carbone. L’entrée d’air permet à nos cellules et à notre organisme de fonctionner.

La respiration est contrôlée par le cerveau qui dirige la contraction des poumons (plus précisément les muscles du diaphragme et les muscles abdominaux). Elle se fait automatiquement, de façon involontaire, mais on est tout à fait capable de la contrôler : on peut donc bloquer la respiration, la ralentir, ou l’accélérer.

La respiration : du cerveau vers les muscles et les articulations, pour maîtriser nos mouvements devant le piano

La respiration permet d’alimenter en oxygène le cerveau et les muscles. Elle est primordiale.

Nous avons besoin du cerveau pour avoir les idées claires sur l’action de jouer du piano : c’est la vue de la partition et du clavier, l’association mentale qui s’opère entre les notes, les touches et les doigts.

Puis, l’activation des nerfs va conduire à l’action de jouer.

Nous avons alors besoin de nos muscles et des articulations pour actionner tout l’appareil moteur qui va physiquement jouer du piano : les doigts, puis en remontant, les mains, les poignets, les bras, les épaules, le dos et la base du dos en lien avec l’assise.

Respirer régulièrement pour un meilleur contrôle de notre jeu

Bien respirer, c’est déjà respirer régulièrement, normalement.

Il faut rechercher une respiration lente et régulière :

  • Lente, pour être plus apaisé à l’inverse d’être stressé.
  • Régulière, pour que la fonction respiratoire (au sens scientifique du terme) se fasse normalement.

En respirant régulièrement, on a de meilleures chances d’avoir une exécution efficace.

On favorise un meilleur contrôle des mouvements pour jouer avec plus de fluidité et de précision.

La respiration régulière permet de maintenir une bonne oxygénation des muscles impliqués dans le jeu au piano, ce qui permet aussi d’éviter de se fatiguer trop vite, notamment lorsqu’on répète longtemps ou que le morceau est assez long.

De plus, respirer régulièrement permet de maintenir une bonne concentration mentale, ce qui est important pour les passages rapides, plus complexes, ou n’importe quelle transition (changement d’armure ou de clés par exemple), ou des variations de rythme dans un morceau de piano.

A contrario, une respiration irrégulière peut être contre-productive.

L’apnée, précurseur d’une perte de contrôle au piano

  • Une respiration irrégulière peut avoir un impact négatif sur la performance. Elle peut causer de l’anxiété et de l’agitation, ce qui peut affecter la capacité à bien jouer.
  • Une respiration qui se bloque : on est alors en apnée !
    L’apnée est une situation extrême. On ne s’en rend pas forcément compte tout de suite. La respiration se bloque pendant qu’on joue tout un passage, cela est arrivé à tout le monde. On bloque la respiration, souvent parce qu’un passage est redouté, il demande plus d’exigence. En bloquant sa respiration, on a cette impression d’être davantage focalisé ou concentré pour jouer ce passage en question.

Hors, c’est tout l’inverse qui se produit. En bloquant sa respiration, on perd énormément de maîtrise. On peut perdre carrément le contrôle. En reprenant sa respiration, celle-ci peut aussi être plus saccadée, c’est presque l’affolement ! Il sera alors plus difficile de revenir dans le morceau, et de rétablir une bonne interprétation.

Attention aussi à ne pas risquer l’essoufflement en accélérant son rythme respiratoire. Bien que des morceaux de piano peuvent demander une pratique presque sportive (les bras, mains et doigts sont de vrais athlètes !), le piano n’est pas un 100m. Il faut savoir se mesurer, là encore pour se ménager et rester maître de ses mouvements et parfaitement lucide.

L’apnée ou une respiration saccadée sont donc à bannir !

Comment ?

En faisant l’acte volontaire de respirer normalement et régulièrement. C’est un entraînement, aussi important que la gestuelle au piano. Il faut avoir conscience de sa respiration pour mieux agir sur celle-ci.

La respiration et le calme intérieur

Parce que la respiration est en lien avec notre état émotionnel et psychique, une respiration calme sera propice à un état calme : faites le calme à l’intérieur de vous-même.

A l’inverse, une respiration accélérée sera le moteur d’un état émotionnel plus agité, source de stress.

La respiration quand on souffle dans un instrument

Quand on joue d’un instrument à vent. La respiration est évidente. Elle rythme la sortie des sons de l’instrument. Inspirer pour faire entrer l’air, expirer pour libérer les sons.

En contrôlant le débit d’air, la respiration permet de créer les nuances appropriées au morceau de musique. Pour jouer plus fort ou moins fort.

Quand on joue d’un instrument à vent, les moments où il y a inspiration font aussi partie de la répétition. Une respiration peut par exemple être notée sur la partition pour un meilleur contrôle.

Si la respiration n’est pas régulière, on peut manquer d’air, ce qui peut entraîner des difficultés à jouer des notes longues ou des phrases musicales étendues.

Pour aller plus loin : les trois types de respiration

Voici une description des 3 respirations utilisées dans diverses activités :

Respiration diaphragmatique ou abdominale (ou encore ventrale)

C’est la forme naturelle de respiration. Lors de l’inspiration, le diaphragme se contracte et descend vers l’abdomen, ce qui permet à l’air de remplir les poumons en augmentant leur volume. Elle est dite abdominale, car pendant l’inhalation, on laisse le ventre se gonfler. Lors de l’expiration, le diaphragme se relâche et remonte, expulsant ainsi l’air des poumons.

C’est la respiration à privilégier quand on joue du piano.

Cette technique est particulièrement utile pour les musiciens, car elle favorise la relaxation, elle diminue la tension et aide à maintenir un rythme régulier pendant l’exécution. Cette technique de respiration est aussi souvent utilisée dans des activités telles que le chant, le yoga et la méditation pour réduire le stress.

Voici un autre article sur la respiration abdominale, l’attitude pour bien jouer du piano

Respiration thoracique ou costale

La respiration thoracique se concentre sur l’expansion de la cage thoracique pendant l’inspiration. Les muscles intercostaux situés entre les côtes sont sollicités pour soulever et abaisser les côtes afin de créer un espace plus grand pour accueillir l’air inspiré.

Cette respiration est plus utilisée pour les activités sportives et exercices cardiovasculaires. Parce que la demande en oxygène augmente, cette respiration se met naturellement en action.

Respiration rythmique

Cette technique implique de synchroniser la respiration avec des mouvements ou des actions spécifiques. Par exemple, dans des activités comme la danse, la respiration est coordonnée avec les mouvements du corps. La performance est alors plus fluide et plus expressive.

Cette respiration pourrait être mise en avant au piano pour synchroniser consciemment la respiration avec le tempo et le rythme d’un morceau joué. On adapterait sa respiration aux motifs musicaux, la mesure, le tempo, les différents mouvements d’un morceau…

Je conseille au final de rester focaliser sur une respiration contrôlée, lente et régulière. Pas d’accélération, pas d’essoufflement, pas de blocage, et surtout pas d’apnée !

On privilégiera donc la respiration abdominale pour conditionner une bonne pratique du piano !

L’exécution au piano s’en trouve améliorée :

On améliore la détente et la relaxation musculaire, pour un meilleur contrôle des mouvements.

On réduit le stress.

On favorise la concentration.

On soutient une bonne posture.

Cet article vous a-t-il apporté des conseils utiles ?

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6 commentaires


  • Lise

    Pour la respiration, toujours utile la respiration rythmique, accord avec la musique et le piano. A mon avis, respiration abdominale seulement pour écouter en se déstressant.

    • Benoit

      Merci pour votre avis Lise.

      Pour des débuts au piano, la respiration abdominale est aussi une bonne habitude pour rester calme et confiant (ne pas s’affoler).

      Bonne continuation.

  • Mireille

    Merci de rappeler la maîtrise de la respiration et son rôle essentiel. En jouant, je frise souvent l’apnée… Je m’en rends seulement compte quand je « relâche »… Je vais essayer de penser à vos conseils en jouant. Merci encore

    • Benoit

      Merci Mireille.

      Oui, il faut essayer d’avoir l’idée de toujours respirer régulièrement. Puis cela deviendra automatique, même si un morceau ou un passage est plus délicat (là où on aurait tendance à tout bloquer).

      Bonne continuation.

  • GOMEZ

    MERCI
    J’y pense souvent mais parfois, sans m’en rendre compte sur un passage difficile je me retrouve en apnée. Une fois, allant jusqu’à l’étouffement et ne plus arriver à retrouver de l’air, je me suis presque fait peur. Aussi souvent je me dis : fais attention, « respire »
    Votre article me conforte dans cette opinion que la respiration inconsciente n’est pas toujours suffisante et qu’il faut la contrôler.

    • Benoit

      Bonjour,

      Merci pour votre partage d’expérience.

      Avoir du mal à retrouver son souffle est en effet extrême. J’espère que vous parviendrez davantage à contrôler cette respiration. C’est aussi une affaire de décontraction.

      Bonne continuation.

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