L’utilité d’apprendre des partitions de piano par coeur

Pourquoi apprendre à jouer par cœur ?

Mémoriser un morceau fait partie de l’apprentissage du piano. La manière de mémoriser est simple et automatique. C’est la répétition.

On joue plusieurs fois et régulièrement les passages d’un morceau pour mieux l’apprendre. De cette façon, on acquiert petit à petit des automatismes.

 

L’automatisme devient après quelque temps du par cœur.

 

Retrouvez ici d’autres conseils pour apprendre le piano

 

L’obligation de jouer sans lire la partition

Les passages les plus techniques d’une partition nécessitent une bonne maîtrise et qui passent forcément par du par cœur. C’est le cas lorsqu’il y a beaucoup de notes et lorsque l’on joue très vite.

Pour ces passages techniques, il y a un premier stade lorsqu’on déchiffre et qu’on note les doigtés sur la partition.
Puis il y a un stade quand on répète, aussi longtemps que nécessaire, pour une bonne mémorisation.

Au final, on parvient à jouer par cœur, nos doigts jouent automatiquement les bonnes notes.

 

Comment jouer par cœur

Je dirai qu’il y a deux façons de jouer par cœur.

La façon normale où on automatise déjà beaucoup et on arrive à jouer de mémoire une suite de notes ou quelques mesures d’un morceau.
Et puis il y a le « par cœur intégral » où il devient possible de retirer la partition. Tout jouer de mémoire.

Personnellement, je n’ai jamais tenté de jouer complétement par cœur, sans filet. Pour y parvenir, je pense qu’il faut étudier plus longtemps un morceau. Répéter en boucle encore et encore. Se forcer à apprendre et à répéter sans partition pour être capable de n’oublier aucune note.

 

L’interprétation au centre de l’apprentissage du piano

Jouer par cœur est aussi nécessaire si on souhaite avoir un contrôle total de l’interprétation d’une œuvre. C’est autant d’énergie que l’on ne mettra pas dans la lecture, dans la recherche des touches où poser ses doigts…

Lorsqu’on connaît bien une partition, on s’étonne de nos capacités. On est plus agile, on peut jouer plus vite, se déplacer plus vite sur le clavier. On se surprend aussi à jouer sur les nuances pour tester différents phrasés.

C’est en fait la vraie interprétation qui prend le dessus. Et c’est un régal de parvenir à ce stade de maîtrise. Il ne s’agit pas de niveau, cela vaut pour des partitions plus ou moins faciles.

Apprendre par cœur est aussi utile les jours d’auditions. Si vous connaissez un morceau à 120%, il sera plus facile d’être à 100% le jour J, si vous voyez ce que je veux dire.

 

 

Faire travailler ses mémoires pour retenir un morceau

Mémoriser un morceau fait travailler différents types de mémoires : la mémoire auditive, la mémoire musculaire ou la mémoire visuelle.

La mémoire musculaire est très importante. Elle gère les mouvements qu’on effectue sur le clavier. La position des doigts sur les touches, la coordination…

Pour bien apprendre, il faut répéter et utiliser ces différents types de mémoire.

Jouer un morceau par cœur n’est possible que quelque temps. Si on stoppe la répétition d’un morceau pendant plusieurs semaines, il faudra un peu de temps pour le réapprendre. Plus le temps d’arrêt est long, plus la répétition sera longue.

Mais on parvient assez facilement à retrouver le chemin des notes d’un vieux morceau. La deuxième fois est toujours plus facile, surtout si vous connaissiez le morceau sur le bout des doigts. Et qu’entre-temps vous avez en plus pris de l’expérience.

 

 

Je mets quand même la partition sur le pupitre

La partition est indispensable si on en reste au stade j’automatise et je ne joue par cœur que les passages les plus difficiles.

Pour tout jouer par cœur, il faudrait se forcer à apprendre toute une partition.

La plupart du temps, la partition reste donc utile. Utile car il faut être capable de lire et de continuer à lire les notes.
Et surtout après un passage joué par cœur, les yeux doivent raccrocher la bonne mesure sinon on est perdu et c’est le blocage assuré.

Je pense aussi qu’inconsciemment, comme la partition est visible, notre regard continue à suivre certaines notes même lorsqu’on a l’impression de jouer les choses automatiquement.
Est-ce que vous avez essayé de changer d’édition d’une partition après des heures passées sur une version ?

Ceci illustre que notre regard s’habitue au format, à l’écriture des notes, la taille des mesures… Quand tout est changé, on est un peu perdu, même si on a beaucoup automatisé notre jeu.

La partition est aussi employée en musique de chambre, quand on joue avec d’autres instruments. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il peut y avoir plus de silences. Il faut donc compter. Ou bien la partition de piano peut contenir le conducteur avec les parties des autres instruments.

 

 

L’origine du pianiste virtuose

Au fait, pourquoi certains pianistes jouent-ils par cœur. Jouer par cœur est le cas de la grande majorité des concertistes, c’est-à-dire des pianistes professionnels.

C’est quand même frustrant de se dire que le piano a beaucoup plus de notes à jouer que d’autres instruments et qu’il faut en plus les apprendre par cœur. Alors que les autres instruments jouent quasiment toujours avec le pupitre.

Il faut remonter au pianiste Franz Liszt (1811-1886) pour trouver l’origine de la mode de jouer par cœur. Liszt a la réputation d’avoir lancé le concept de pianiste virtuose. C’est-à-dire de jouer avec une extrême rapidité des partitions chargées en notes et en difficultés techniques.
Les études transcendantes de Liszt représentent bien cette forme de virtuosité.

Le compositeur a surtout lancé les concerts de piano, où il était seul en vedette. Et pendant ces récitals, il jouait… par cœur. C’est ce modèle de concert qui perdure encore aujourd’hui. Le pianiste est alors une sorte de musicien hybride entre l’artiste, l’athlète capable de prouesses avec ses doigts et le génie à la mémoire capable de retenir des pages et des pages de notes.

 

Des grands pianistes qui jouent aussi avec la partition

On se rassure, certains grands pianistes posent aussi la partition sur le pupitre. Ils s’assurent tout simplement un filet de sécurité contre le trou de mémoire. Cela a été le cas du très grand Sviatoslav Richter (1915-1997).
Après un certain âge, on voit des vidéos sur lesquelles la partition est omniprésente.

 

Plus proche de nous, le pianiste français Alexandre Tharaud donne tous ses concerts avec partitions. Un pianiste qui a souffert de ses problèmes de mémoires, au point de presque arrêter le piano.

La solution était pourtant toute simple… On reste des humains, un point c’est tout.

 

Pour terminer, on peut retenir une chose, par cœur 😉

Répéter et automatiser son jeu assurent une certaine connaissance d’un morceau.

Cette connaissance est indispensable si on souhaite progresser. Progresser dans son morceau et progresser de manière générale.

En mémorisant, le cerveau continue de faire des associations. On associe par exemple les notes d’une partition aux touches du clavier, les intervalles à l’écartement entre nos doigts, des successions de notes à des doigtés.

Cet article vous a-t-il apporté des conseils utiles ?

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28 commentaires


  • Valentin Lentin

    Bonjour
    Ce sujet nous concerne tous, et tout le monde s’y retrouvera en lisant cet article très intéressant.
    En ce qui me concerne, je joue du Synthétiseur, et lorsque je joue des morceaux rapides et très rythmés, je n’ai d’autre choix que d’apprendre par coeur ces passages, effectivement…
    Mais comme vous dites, je pense qu’il est primordial de garder la partition en support, car elle est notre garantie pour la continuité du morceau sans plantage, et nous n’en sommes que plus confiant.
    Jouer sans partition, c’est comme marché sur le rebord d’une falaise, le faux pas est l’erreur fatale…
    En ce qui concerne le par coeur de l’intégralité d’un morceau, cela n’a de durée dans le temps, que si vous n’en apprenez que deux ou trois, car au-delà, le cerveau ne gère plus sa leçon.
    Ce qui m’amène à dire que si l’on décide d’adopter la technique Du Par Coeur sans visualisé de partitions, cela doit se limiter à un répertoire de seulement quelques morceaux (4 tout au plus), pour se donner une garantie d’interprétation qui pourrait friser le 100%.
    Je n’en suis pas du tout adepte, car cela ne dure qu’un temps, à moins de les jouer très régulièrement, mais malheureusement, nous sommes ensuite confronté à une espèce de lassitude du morceau qui, à la longue, n’est plus interprété comme il se devrait….
    Donc le Par Coeur de l’intégralité d’un morceau n’est pas vraiment à conseiller, à mon avis…
    Pour certains passages, nous n’avons pas le choix, mais l’on doit se contenter de ce stade, je pense…
    Merci pour cet article, et bonne continuation.

    • Benoit

      Bonjour Valentin,

      C’est une bonne analyse.

      Jouer intégralement par cœur n’est pas très courant pour beaucoup d’amateurs comme nous. Pour rajouter sur ce point. Comme le par coeur vient de la répétition, je pense qu’il faut du temps pour arriver à jouer sans partition. Et répéter continuellement pour ne pas oublier (c’est comme une poésie que l’on apprendrait). Après, c’est sûr qu’il doit y avoir une technique pour retenir plus facilement par coeur.

      Je partage donc le fait qu’à notre niveau, c’est déjà bien d’automatiser certains passages pour jouer de la manière la plus fluide possible.

      Bonne continuation

  • Karl

    Merci pour cet article Benoit,

    En revanche, je me pose la question inverse, c’est à dire, est-ce que pratiquer en mémorisant, n’affecte pas nos capacités à lire des partitions et notre regards sur le clavier. En effet, je joue principalement toujours en mémorisant car je n’aime pas le solfège, du coup, une fois la partition en tête, je ne travail plus ma lecture de notes et j’ai une fâcheuse tendance à regarder le piano; chose que je ne fais pas en lisant la partition. Il doit bien y avoir un juste milieu ?

    • Benoit

      Bonjour Karl,

      Vous avez dit le mot. Juste milieu.

      Quand on mémorise un morceau (et c’est tout à fait normal), on n’est moins sur la partition (encore qu’on la suit sans s’en rendre vraiment compte, cf. le blocage si on ne se rattrape pas).

      Pour ne pas altérer notre capacité à lire, je dirai qu’il faut continuer à déchiffrer d’autres partitions. C’est un travail qui recommence continuellement. Je pense que ce n’est qu’en déchiffrant qu’on progresse vraiment sur la lecture.

      Pour une partition déjà « apprise », on peut s’entraîner à jouer très très lentement. Cela nous fait à nouveau prendre conscience des notes sur la partition, on perd justement le côté automatique. Aussi, on peut s’entraîner à reprendre de n’importe quel endroit de la partition, encore pour annuler le côté automatique.

      Enfin, avec l’expérience, on peut davantage jouer à vue. C’est à dire jouer presque naturellement avec très peu de déchiffrage.

  • Necheb Marie-Christine

    Bonsoir,
    Je viens de lire votre article. Je joue déjà par coeur des morceaux comme Titanic, la sonate au clair de lune, la valse de Hubert. C est vrai j aime apprendre une partition par coeur mais cela devient difficile car je ne jouais plus de piano depuis plus de 3 ans.
    Merci

    • Benoit

      Bonjour,
      Le temps fait oublier, c’est sûr.

      Cdlt

  • catherine

    Bonsoir Benoit, en effet j’arrive à jouer des morceaux par coeur, mais je les joue tous les jours, « la lettre à Elise » par exemple et en ce moment après avoir commencé et pas terminé d’apprendre « l’hymne à l’amour, je connais par coeur « Hallelujah » magnifique et suis sur « le seigneur des anneaux » très beau aussi. j’ai Pianorama volume 1C qui est de mon niveau et le CD m’aide beaucoup, car je ne prends pas de cours cette année. Merci et à bientôt

    • Benoit

      Merci Catherine
      Bonne continuation

  • Stephane

    Bonsoir,
    pour ce qui me concerne Benoît je crois beaucoup à une sorte de mémorisation tactile. En effet, on dit souvent : avoir un morceau ou une partition dans les doigts, et je trouve cette expression particulièrement indiquée pour l’apprentissage du piano. Cela passe comme tu l’indiques par un processus de répétition d’un morceau ou de certaines de ses parties les plus complexes. Le doigté bien choisi favorise cette mémorisation comme si tout devenait logique pour notre cerveau. Mon prof de piano utilise également une autre expression : il me dit qu’il faut faire « tourner » un morceau en le calant sur un rythme à l’aide d’un métronome. C’est particulièrement vrai pour les partitions très rythmées où la main gauche sert de basse ou de « percussion » comme avec le pop rock. Enfin, il y a une autre chose qui m’a toujours intrigué c’est la capacité des pianistes de piano bar qui mélangent improvisation et mémorisation de ce que je comprends comme des sortes de codes chiffrés pour se souvenir de dizaines de morceaux connus. C’est une autre forme d’apprentissage du par coeur qu’on utilise malheureusement rarement à l’occasion d’une formation de piano classique. Dommage. Merci en tout cas pour tes conseils techniques qui amènent toujours à s’interroger sur son rapport à l’instrument. Bien cordialement. Stéphane.

    • Benoit

      Bonjour Stéphane,

      Merci pour toutes ces remarques.
      Le tactile est important. Cela rejoint un peu la mémoire musculaire. Le contact tactile nous aide aussi à connaître puis exécuter au mieux les nuances, avec la bonne pression sur la touche.

      C’est complètement vrai. L’improvisation n’est jamais aléatoire. Elle repose sur des règles : les intervalles entre les notes, les altérations en fonction de la tonalité, de la gamme qui est exécutée… Il y a des enchaînements très précis entre les degrés d’une gamme pour produire quelque chose d’harmonieux, jouer un enchaînement pour un style spécifique comme le blues par exemple.

      Bonne continuation

  • victor

    Bonjour, je ne suis pas pianiste mais guitariste (électrique);je tiens à vous remercier pour tous les échanges d’idées et plus particulièrement Benoît pour ces conseils et sa rapidité à rendre réponse. merci pour les conseils de lecture du solfège dont je suis toujours preneur

    • Benoit

      Merci Victor.

      J’espère que tu pourras trouver sur tous-au-piano quelques bonnes idées de méthode d’apprentissage à appliquer à la guitare.

      Bonne continuation.

  • Yvain

    Bonjour tout le monde 🙂

    Je vais peut-être en faire bondir certain mais je colle du papier de texture différente sur quelques touches de mon piano. Il s’agit peut-être là, de la mémoire musculaire.. en tout cas mes doigts savent où ils sont sur le clavier me laissant toute la liberté de regarder ma partition 🙂

    • Benoit

      Bonjour Yvain,
      C’est assez inhabituel en effet. Si c’est toujours la même note en repère, pourquoi pas.
      Personnellement, je pense qu’au début, j’aurais eu plus besoin d’un repère visuel avant de connaître par cœur les notes sur le clavier (entre le Sol et le La par exemple).
      Ces repères ne vous serviront normalement plus après quelques temps. Tout deviendra instinctif et automatique.
      Bonne continuation

  • Olivier

    c’est très sympa votre site et je me régale à lire les commentaires. Je suis les cours en ligne « je joue du piano » et c’est vraiment très aidant
    Votre site aussi est intéressant pour progresser parce qu’il est très bien construit et je m’y retrouve vraiment
    Au plaisir de vous lire
    Cordialement
    Olivier
    Ps : j’ai repris le piano il y a 5 ans alors que j’ai arrêté de jouer à 20 ans (j’en ai maintenant 67)

    • Benoit

      Bonjour Olivier,

      Merci pour le message.

      Bravo pour votre reprise. Après 5 ans, j’imagine que vous avez retrouvé un bon bagage. De quoi jouer de beaux morceaux ! Bonne continuation dans ce sens.

      A bientôt sur le site.

  • Luc

    Bonjour,

    Je viens de commencer le piano, et je n’ai aucune expérience dans la musique (autres instruments ou solfège). Du coup, il m’arrive de regarder des vidéos sur Youtube qui me montre quelles sont les touches à appuyer et à quel moment …
    Cependant, j’ai pas vraiment l’impression d’apprendre à jouer du piano, mais plutôt d’apprendre par coeur les touches sur lesquelles je dois appuyer pour jouer une musique…
    Je ne sais pas si c’est une bonne idée de continuer comme ça, ou de plutôt essayer de me forcer à apprendre à lire les notes d’une partition…

    Cordialement,

    Luc

    • Benoit

      Bonjour Luc,

      Merci pour votre message. Question tout à fait légitime quand on démarre le piano 🙂

      Apprendre à lire les notes revient à suivre les étapes d’un apprentissage classique de la musique et du piano. C’est un apprentissage parfois plus long mais qui promet de savoir lire toutes les partitions, donc d’accéder à tous les répertoires (jouer selon son niveau bien sûr). Un apprentissage classique demande une méthode et un peu de motivation. Une fois qu’on a l’expérience, apprendre une partition est alors plus aisée que d’apprendre les notes d’un morceau par coeur. Dans tous les cas, la mémorisation des notes et des doigtés est un passage obligé pour bien jouer un morceau (c’est créer des automatismes). Et cette mémorisation est aussi facilitée par toutes les expériences de lecture et de déchiffrage.

      Voici ces deux pages qui pourront vous intéresser :
      Si vous débutez le piano
      Les objectifs pour jouer du piano

      Bonne continuation.

  • Laurence

    Bonjour,
    J’ai commencé le piano il y a 6 mois… à 47 ans !! Et je consulte régulièrement votre site que je trouve très bien fait et très bien documenté. C’est une source de conseils précieux et je tenais à vous en remercier. La question de l’apprentissage par cœur commence à se poser (Weigenlied de Brahms) ? Entre apprendre la succession des notes et la position des doigts sur les touches … et beaucoup de patience ;-)) . Bon courage, je vais y arriver !!
    A bientôt.

    • Benoit

      Bonjour Laurence,

      Merci pour votre suivi 🙂

      Oui, l’apprentissage d’un morceau (le jouer sans s’arrêter) passe au final par une bonne mémorisation de celui-ci, de ses notes, des doigts sur le clavier.

      A bientôt

  • Rémi

    Bonjour,
    Je suis intéressé par ce sujet parce que je ne vois absolument pas l’intérêt de lire une partition en jouant ( je n’en serais d’ailleurs absolument pas capable parce que je ne me suis jamais prêté a l’exercice…)
    Pour moi l’apprentissage, c’est déchiffrer les notes une seule fois sur une partie du morceau puis la jouer plusieurs fois pour la retenir, puis augmenter la vitesse. Dès le début de mon apprentissage, j’ai fais comme ça, en sachant détecter une fausse note et même si je savais le faire, ce ne serait qu’une gêne que de devoir lire la partition… c’est pourquoi je m’interrogeais sur le pourquoi, des gens qui jouent parfaitement un morceau ont besoin de cette dernière ? (Ou bien je suis un cas particulier)

    • Benoit

      Bonjour Rémi,

      Merci pour cette question.

      Lire une partition a plusieurs intérêts.
      – déjà la déchiffrer comme vous le faites. Mieux on sait lire les notes et les repérer sur le clavier, plus on déchiffre vite tout en étant capable petit à petit de trouver ses meilleurs doigtés s’ils ne sont pas déjà indiqués.
      – pas besoin d’apprendre tout par cœur si on s’en remet à la partition. C’est le plus souvent le cas, avec plusieurs degrés de mémorisation de la partition. On regarde la partition toutes les mesures que l’on a pas bien en tête ou les plus délicates. Au début des répétitions du morceau, on regarde donc la partition tout le temps. Et plus le temps de répétition augmente, plus on mémorise de passages, on a donc moins besoin de la partition, mais ce n’est pas encore du par coeur (le risque est dans ce cas de perdre le fil en ne regardant plus la partition et en étant perdu quand il faut se raccrocher aux fameuses mesures moins connues ou plus difficiles).
      Personnellement, la partition sur le pupitre est toujours là. Sinon, je n’aurai pas toutes les notes dès la 3ème mesure 😉

      La mémorisation a toujours fait parti de l’apprentissage. Mais apprendre par cœur comme vous le faites demande un certain effort et je pense n’est pas forcément obligatoire dans le cas où on ne souhaite pas s’investir dans un morceau (répétition d’un exercice, un petit morceau sur lequel on passerait moins de temps…).

  • xavier Pascal

    C’est sûr, apprendre un morceau par coeur permet de mieux le jouer.
    Les morceaux que je joue le mieux sont ceux que j’ai réussi à mémoriser.
    Mais il y a une partition que je n’ai pas réussi à mémoriser jusqu’à présent, c’est la 6ème gnossienne de Satie; celle là est absolument infernale; pourtant j’ai bien réussi à mémoriser les 5 premières gnossiennes et les trois gymnopédies, mais pour la 6ème gnossienne, rien à faire pour la mémoriser! Pourquoi? Parce qu’elle n’a pas de thème reconnaissable, c’est une suite de notes disjointes qui jouent avec toutes les tonalités possibles; impossible de dégager un thème, une logique dans cette partition, pas de répétition, contrairement aux autres gnossiennes (et gymnopédies); elle est absolument unique; je la joue plusieurs fois par jour, et je n’arrive toujours pas à la mémoriser, je dois systématiquement déchiffrer la partition, avec ce que cela implique de lenteur, et erreurs par ci par là; pourtant j’aimerais bien arriver à la maîtriser, parce que je voudrais m’enregistrer jouant l’ensemble des gnossiennes, et cela ferait cloche si je laissais cette 6ème gnossienne de côté; je ne suis pas le seul à avoir un problème avec cette gnossienne particulière; sur des sites de pianos j’ai vu que d’autres aussi trouvaient cette gnossienne injouable.
    J’ai l’impression que Satie a fait exprès de créer cette gnossienne pour énerver les pianistes.

    • Benoit

      Bonjour,

      Je ne connais pas cette Gnossienne. A l’écoute et en regardant la partition, effectivement elle paraît moins évidente. L’accompagnement et les notes de la mélodie ne donnent pas comme vous dites des motifs qui reviennent (le rythme est par contre plus facile, une succession de croches avec tout de même des liaisons tenues, et quelques doubles croches).

      Pour se faciliter la tâche et aider à la mémorisation, il faudra veiller à bien annoter la partition : les doigtés, borner la main qui joue les notes (les éventuels « passages » d’un doigt de la main gauche sur la portée du dessus). Répéter par petite portion de quelques mesures, pour ne pas s’éparpiller, peut aussi aider.

      Bonne continuation.

  • ALAIN

    Bonjour, J’ai repris le piano à 70 ans après des décennies d’abandon. Niveau des classiques favoris du piano tome 3… J’ai en route une vingtaine de partitions et je m’astreins maintenant à une heure par jour en les faisant tourner. Je me demande combien de morceaux un amateur peut espérer apprendre par rapport au répertoire d’un professionnel ?

    • Benoit

      Bonjour Alain,

      Merci pour votre message. 1h d’apprentissage par jour est très bien, surtout la régularité avec laquelle vous devriez sentir rapidement des progrès avec les morceaux que vous répétez. Le nombre de morceaux à apprendre en même temps dépend de la difficulté, la longueur, le temps que vous passerez dessus, la méthode aussi. Sans répéter un morceau, on l’oubliera c’est certain (sauf à apprendre par coeur, et à rejouer en entier de temps en temps). Néanmoins, revenir sur un morceau déjà appris sera assez facile, le déchiffrage et la reprise en main plus rapide, surtout si entre-temps votre niveau général est plus avancé.

      Prendre plusieurs morceaux de front est une bonne chose. Pourquoi pas 20 si vous voulez déchiffrer plusieurs morceaux et varier en même temps les partitions. C’est en revanche beaucoup si l’objectif est de les mémoriser pour les jouer du début à la fin.

      Bonne continuation.

  • Dominique

    A mon avis il y a deux raisons évidentes pour lesquelles il faut apprendre par coeur. Premièrement, il manque la troisième main pour tourner les pages (je n’ai pas de tourneur de page à domicile) et deuxièmement, certains morceaux ont des sauts périlleux qui nécessitent de se concentrer sur le clavier. Une fugue de Bach peut se jouer avec une partition, mais essayez par exemple la sonate de Liszt!

    • Benoit

      Bonjour Dominique.
      Oui, pour des morceaux avancés, la mémorisation est obligatoire.
      Bonne continuation.

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