Utiliser ses mémoires pour mieux apprendre le piano

Apprendre le piano réunit différentes compétences, lire les notes, le rythme et beaucoup de notions qui tournent autour de la technique du piano. Si on accorde de l’importance au solfège et à la technique, on oublie que rien ne serait possible sans le travail de notre mémoire.
Nous allons passer en revue les différentes mémoires, le lien qu’elles ont avec le piano et comment les utiliser pour l’étude des morceaux de musique et des partitions de piano.

 

Retrouvez sur cette page : les techniques pour apprendre à jouer du piano

 

La science des mémoires

Le cerveau est complexe, c’est une science. 3 types de mémoires sont généralement admises par les scientifiques.

La mémoire épisodique : celle des évènements de notre vie, on relie une date, un lieu précis.

La mémoire sémantique : celle des connaissances. C’est la mémoire des mots, des chiffres, de toutes les informations générales, de notre culture…

La mémoire procédurale : celle que l’on utilise pour les choses pratiques. Marcher, faire du vélo, conduire…

 

Pour jouer du piano, on se sert de ces trois mémoires à la fois :

La mémoire épisodique nous sert à savoir placer les doigts, à apprendre de nouvelles partitions. Cette mémoire est essentielle, on apprend la musique comme on se rappelle d’un souvenir. Plus il y a de répétitions, plus notre apprentissage est approfondi et plus l’ancrage au cerveau est important (notre capacité à récupérer l’information s’améliore sur le long terme).

La mémoire sémantique nous aide à nous souvenir des partitions comme on se souvient d’un concept. Quant à la mémoire procédurale, elle permet de jouer sans y penser, le jeu au piano devient une mécanique bien huilée, un automatisme comme on sait nager par exemple.

 

Les mémoires pour la musique et le piano

Pour les instruments de musique et le piano, on peut parler de trois autres mémoires, plus spécifiques. Elles sont sensorielles.

Mozart, l'enfant prodige. Extrait du film Amadeus

Mozart, l’enfant prodige. Extrait du film Amadeus

La mémoire auditive

Elle nous permet de reconnaître un son, d’associer le son à un objet… En musique, cette mémoire nous sert à reproduire une musique que l’on vient d’entendre. Si jouer d’oreille n’est pas à la portée de tout le monde, on peut par contre facilement écouter une musique puis la rejouer (partition à l’appui), en reproduire le rythme et les nuances.

Certains professeurs diront qu’il n’est pas souhaitable d’écouter la musique que l’on joue (notamment une partition classique) pour se faire sa propre idée, réaliser une interprétation plus personnelle. Je ne suis pas de cet avis, je crois que si une version nous plaît, on peut essayer de l’assimiler, la reproduire, et progresser de cette manière.

 

La mémoire musculaire

La mémoire musculaire ou digitale peut être associée à la mémoire procédurale décrite plus haut.

Notre cerveau analyse les mouvements que l’on fait sur le clavier, les mouvements du bras, des mains et des doigts, et le degrés de puissance lorsqu’on appuie sur les touches.

C’est la capacité que l’on a à aller vers des touches pour jouer les notes de manière quasi automatique. Cela vaut pour la coordination des mains, le placement des doigts. L’exécution des nuances appartient aussi à cette mémoire, on sait quelle force appliquer pour jouer un passage piano ou forte.

L’utilisation des « bons doigtés » permet d’améliorer la mémoire digitale, on sait d’avance où positionner nos doigts. Aussi, plus on automatise, plus cette mémoire nous permet de jouer des passages très rapides.

 

La mémoire visuelle

C’est la mémoire photographique ou mémoire eidétique. C’est normalement une mémoire court terme puisqu’elle permet de se souvenir de la forme des objets. En musique, elle peut expliquer les associations et combinaisons de notes et d’accords.

La lecture d’une partition requiert cette mémoire. On reconnaît directement la position d’une note sur la portée. On visualise les intervalles lorsqu’il y a plusieurs notes à la fois. On comprend pourquoi l’apprentissage de la lecture est optimisé grâce à certaines techniques : apprentissage des notes points de repère, apprentissage des notes voisines, apprentissage des intervalles (la tierce)…

 

Autres capacités de la mémoire

CouleursSynesthésie : c’est l’association de deux ou plusieurs sens. Le plus souvent, c’est la capacité du cerveau à voir les chiffres et les lettres en couleur. Les musiciens doués de cette synesthésie voient ainsi des notes, des accords ou des harmonies en couleur. Leur mémoire en est améliorée.

 

Mémoire exceptionnelle : la mémoire eidétique peut être controversée lorsqu’elle est ramenée à la capacité de stocker un nombre très important d’informations. Certaines personnes font preuve d’une mémoire exceptionnelle. On prête ce talent à des surdoués de la musique comme Mozart ou plus proche de nous Martha Argerich. Je vous laisse juger cette hypothèse.

Encore plus phénoménal, des autistes, plus précisément des personnes ayant le syndrome d’Asperger possèdent une mémoire hors du commun.

 

En conclusion, on peut dire que les mémoires sont variées. Chacun aura des facilités vers une mémoire plutôt qu’une autre, il faut reconnaître ses facilités. Ensuite, et c’est là que c’est important, il ne faut pas laisser les autres capacités de côté. Il faut apprendre à développer toutes ses mémoires.

Diversifier les mémoires sera autant d’avantages pour progresser dans la pratique du piano.

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16 commentaires


  • KASDI

    Bonjour à tous. Je suis depuis mon plus jeune âge ( 4, 5 ans ) passionné de musique. le tourne disque et mange disque emprunté de mes parents ou j’écoutais de la musique. Je me suis souvient lors d’un déménagement dans la voiture de mon père ou ma mère était à coté, moi entre mon oncle et ma tante. j’avais un piano jouet en forme de piano droit. est ce que c’est là ou est venue ma passion pour la musique, sans doute. Je suis sensible à la musique, au rythme de mes pas qui bat la mesure et d’ailleurs j’en ai composé des musiques ou en est reproduit rien qu’en me basant de mes pas, clignotant de mes voitures et bruit de machines. Je suis un autodidacte qui joue maintenant de plusieurs instruments, Guitare, batterie guitare basse, piano et percussion et compose Merci de m’avoir donné des conseils pour mémoriser encore et encore. Viva la zik

    • Benoit

      Bonjour,
      Merci pour votre témoignage (très personnel) et bonne continuation dans la musique !

      Benoît

  • Gilbert

    Merci pour toutes ces informations…
    Existe-t-il des exercices spécifiques pour faire progresser ces différentes mémoires ?

    Je travaille mais l’âge (70) n’aide pas… je voudrais rajeunir mes neurones.

    A bientôt.

    • Benoit

      J’imagine que la mémoire se travaille différemment avec la lecture, une activité ludique, des exercices de réflexion, des jeux de société, même des jeux vidéos… Et bien sûr la musique et le piano, lecture de notes, déchiffrage, pratique.

      Je ne suis pas spécialiste mais il doit y avoir des exercices appropriés pour faire progresser sa mémoire et se rendre compte de la progression.

      Bonne continuation

    • Guillaume

      Bonjour,
      La réponse à votre question : l’alimentation !
      Le cerveau est capable de rajeunir mais pour cela le corps doit avoir une nourriture adaptée.

      C’est très simple : des fruits, des légumes majoritairement crus (salades/crudités) ainsi que de poissons gras (maquereau, sardine, fletan, hareng…). Des études ont montré que les neurones pouvaient se régénérer, ce qui est très prometteur pour l’espérance de vie en bonne santé et pourra permettre d’acquérir de nouvelles facultés même à un âge avancé.

      Cordialement

      • Benoit

        Bonjour Guillaume.

        Je ne pensais pas parler d’alimentation sur tous au piano. C’est chose faite grâce à vous 😉

        Vous avez raison pour les bienfaits (liés aux antioxydants par exemple dans certains poissons et fruits). Je ne sais pas si cela aide la mémoire.

        Dans tous les cas, une bonne hygiène de vie, qui passe par une alimentation saine aide à maintenir la forme physique et mentale.

  • Rysman françoise

    Merci pour vos bons conseils.Pouvez-vous me confirmer que les adultes ont davantage de difficultées
    avec l’indépendance des mains et comment y remédier.

    Merci.

    Bonne soirée.-

    • Benoit

      Bonjour,

      Je ne peux pas vous confirmer qu’un adulte est plus maladroit avec ces deux mains, moi aussi ayant été un adulte débutant. Tout le monde est maladroit au départ. Si vous voyez un adolescent bien jouer du piano, il faut se dire qu’il a eu quelques années de cours derrière. C’est pareil pour les adultes, il faudra compter avec la pratique pour se sentir à l’aise avec ces deux mains. 2 à 3 ans pour être à l’aise.

      Les principales difficultés seraient peut-être à mettre du côté du mauvais apprentissage (mauvaises positions, mauvais doigtés…). Si on démarre de zéro, avec la bonne méthode, des objectifs, une motivation et en étant discipliné, il n’y a pas de raison pour ne pas progresser à ce niveau.

      Bonne continuation.

  • EYMIN

    MERCI ENCORE BENOIT POUR VOS TRES BONS CONSEILS;

  • jean marie

    Bonjour Benoît,
    Tout d’abord merci et bravo pour ce blog que je mets en favori afin de pouvoir m’y référer à tout moment. Je souhaiterais à ce propos faire profiter les débutants adultes de ma propre expérience, intéressante (selon moi) car issue d’un scénario sans doute peu répandu. A 32 ans, j’ai cherché et trouvé un professeur qui veuille bien m’enseigner le piano ; beaucoup refusaient, prétextant que cela était sans issue. Mon fils, qui se prénomme aussi Benoît, alors âgé de 7 ans s’accaparait souvent l’instrument et parvenait, à l’oreille, à composer des petits morceaux plutôt harmonieux. J’ai alors demandé à mon professeur de le prendre en charge ce qu’il fit. Nous avons eu ce professeur pendant plusieurs années puis d’autres – toujours les mêmes – au fil de mes mutations. Ayant donc bénéficié du même enseignement que lui, je me suis, sur le tard, appliqué à chercher ce qui pouvait bien nous différencier physiologiquement tant, au bout de dix ans, il m’avait largement distancé. Cela mériterait un très long développement, impossible ici, aussi vais-je me limiter à ébaucher quelques pistes qui expliquent que l’adulte ressentira toujours plus de difficultés que l’enfant à maitriser un instrument de musique. Attention, cette constatation peut être étendue à bien d’autres disciplines, notamment sportives. En revanche, l’adulte peut parfois être avantagé, eh oui !
    points faibles de l’adulte :
    Il a déjà un lourd bagage éducatif et émotionnel derrière lui. C’est ce qui en fait sa supériorité mais aussi sa faiblesse car tout nouvel apprentissage sera alors sacralisé comme si sa vie en dépendait. L’enfant possède un disque dur quasi vierge ; devant un piano, il aura le même comportement que sur un vélo, je veux dire qu’il n’en fera pas tout un plat !
    L’adulte utilise, car il a été formaté pour ça, l’ hémisphère gauche de son cerveau, centre de l’intelligence analytique, l’enfant, lui, utilise le droit, plutôt intuitif. Donc l’adulte va réfléchir, beaucoup, beaucoup trop sans doute…une remarque de mon premier professeur à ce sujet me revient en mémoire » allez y, ne pensez à rien, faites comme ces musiciens modernes de groupes… » de fait, j’ai souvent été scotché par certains pianistes modernes, avouant ne pas connaître la musique et pourtant maniant l’instrument avec une facilité déconcertante alors que je me suis toujours trouvé besogneux. L’intelligence analytique serait donc, au cas d’espèce, plutôt un inconvénient. D’ailleurs, Mozart ne brillait pas par cette forme d’intelligence et était un garnement insupportable. Je précise aussi que tout enseignement peut présenter le défaut « d’étouffer » les dispositions naturelles d’un individu ; aussi un enfant doué naturellement pourra t-il parfois se sentir brimé par la pédagogie.
    On a appris la compétition à l’adulte, pas encore à l’enfant qui ne se raidit pas à la première difficulté ou devant un auditoire, fut-il réduit à son seul professeur. L’adulte a intégré le stress, l’enfant pas encore.
    Sur le plan physique, le corps de l’adulte ne s’est pas assoupli au fil des ans, sauf entretien particulier, et ses mains font partie intégrante de son corps. Entre bricolage, jardinage ou autres activités, les mains sont devenues certes puissantes mais souvent raides. Je regardais celles de mon fils, petites évidemment mais oh combien souples, je dirais même caoutchouteuses. Il en faisait ce qu’il en voulait et les a entretenues au fil des ans grâce à cela.
    Voilà ce qui à mes yeux pénalise l’adulte, l’essentiel relevant du domaine cognitif. Maintenant voyons ce qui peut l’avantager.
    Points forts : contrairement à certains enfants qui répondent à l’ambition de leurs parents, l’adulte opère dans tous les cas un choix personnel, murement réfléchi. C’est dire si sa motivation sera grande ce qui est de nature à combler partiellement ses handicaps.
    L’adulte va écouter son professeur, religieusement même, de sorte que le cours sera pleinement assimilé. Il ne voudra pas décevoir son mentor, y mettra donc la meilleure volonté du monde. Si l’adulte n’est plus en activité, il réussira à dégager un temps libre supérieur à celui de l’enfant qui doit en plus assimiler les apprentissages scolaires.
    L’adulte, par son intelligence analytique et son apprentissage acquis de la lecture, apprendra plus vite le solfège , essayez de faire lire un livre à un enfant d’ aujourd’hui ! alors une partition…
    Sur le plan physique la main de l’adulte est plus raide comme dit précédemment mais aussi plus grande ce qui permet de meilleures combinaisons.
    Aujourd’hui, j’ai 63 ans et mon fils 38. Je joue du piano tous les jours et en retire une véritable joie. Est-ce que je joue bien ? ça c’est une autre histoire. Doté aujourd’hui d’une banque d’une centaine de partitions en tous genres (classique bien sûr, mais aussi jazz, musique de films, accompagnements de chansons, etc) je suis capable d’en jouer une bonne dizaine pratiquement par cœur. Pour le reste, je me sers de la partition comme d’une béquille, au cas où. Quant à l’apprentissage des nouvelles partitions, il se fait avec plus de méthode qu’auparavant, ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas encore difficile. A ce sujet, toujours s’en tenir à celles qui sont à sa portée, les autres ne pouvant que décourager. Je ne prends plus de cours, et je vais désormais vers ce que j’aime uniquement, secret aussi du progrès. Est-ce que je progresse encore ? je le pense même si ça ne se voit pas immédiatement, les progrès n’étant pas linéaires mais se faisant par étapes.
    Mon fils, pris par ses activités professionnelles et ses devoirs familiaux ne joue plus. Il mesure aujourd’hui le chemin parcouru pour en arriver au niveau qui était le sien à 20 ans et mesure encore mieux l’effort qu’il devrait consentir pour s’y remettre. Mais un bagage reste un bagage qu’on peut ressortir à tout moment si l’envie revient…
    Pour conclure, je conseillerais aux pianistes adultes, de ne pas renoncer à leur ambition tout en leur précisant ceci : Certes, et même en s’exerçant jour et nuit, tout le monde ne deviendra pas Horowitz. Pour autant le talent n’entre sans doute que pour une part négligeable dans l’accomplissement d’un art, l’essentiel résidant dans l’énergie qu’on mettra à réaliser son rêve.
    Alors, sans plus attendre, à vos claviers, et, paraphrasant une formule célèbre de Mao Tsé toung « la révolution est au bout des fusils », je dirais que votre réussite est au bout de vos doigts.
    tous mes encouragements pianistiques vous accompagnent
    JMG

    • Benoit

      Bonjour Jean-Marie,

      Quel message ! Il y a des articles moins long sur le blog 🙂

      Vous vous basez sur votre propre expérience, ce qui est très intéressant.

      Entre les capacités d’un enfant et d’un adulte, vous soulignez l’essentiel. Je ne serais pas aussi catégorique avec le côté réaction au stress et le temps d’apprentissage.
      Pour le stress, chaque individu peut réagir à des degrés différents. Enfant ou adulte peuvent être soumis au stress ou à la peur de décevoir. Mais c’est vrai que l’enfant aura plus de facilité à se désinhiber. Pour un adulte, plus la mise en situation stressante sera fréquente (jouer devant un auditoire), moins il y aura de stress. Ou il sera plus facilement contrôlé.

      Pour le temps disponible à l’apprentissage, l’emploi du temps des adultes au travail est aussi très chargé. Pendant toute sa scolarité, l’enfant peut passer des centaines d’heures au piano. Certains des milliers, s’il se destine à une profession musicale (ou est le génie ?). Il aura alors beaucoup d’avance sur l’adulte.

      Dans tous les cas, merci pour ce message très riche d’idées.

    • Françoise

      Bonjour Jean-Marie,
      Merci de votre témoignage où je reconnais mon fils qui aborde n’importe quel instrument avec un grand naturel …
      Je suis 1000% d’accord avec votre raisonnement et l’ai moi-même expérimenté….
      J’ai 64 ans et joue depuis un an. J’ai eu la chance d’avoir eu quelques cours étant petite et je n’ai pas persévéré car probablement la pédagogie peut-être un peu ringarde de l’époque m’a rebutée.
      J’essaye maintenant de remédier à ce regret. J’ai acheté un clavier de bon niveau, des partitions classiques débutant ( Noviscore) et hop, en route….Retraitée j’essaye d’y travailler au moins 1 heure par jour et au bout d’un an je maîtrise au moins 3 morceaux presque par coeur et 3 autres en lisant leur partition. Le terme besogneux est tellement juste….Cet exercice de mémoire est très fatigant, mais au fil des semaines je tiens plus longtemps et cela s’améliore nettement. Par contre jouer devant quelqu’un m’est quasi impossible et seul mon chien écoute quand je suis seule et délaisse les écouteurs. J’essaye bien fort de travailler cet aspect de mon apprentissage!
      Mais j’ai beaucoup de plaisir de constater mes progrès et continue inlassablement, bons ou mauvais jours!!!
      Bon piano !

      • Benoit

        Bonjour Françoise,

        Merci de partager votre expérience.
        Félicitations pour votre persévérance et régularité. En répétant plusieurs fois par semaine, et donc tous les jours, vous verrez des progrès certains. En même temps, vous gagnerez en automatismes et vous sentirez alors comme vous le soulignez plus de facilité sur le plan de la mémoire, des gestes, positionnement des mains, doigtés et déplacements.
        Très bonne continuation.

  • Jean-François

    Je découvre votre « blog » un peu par hasard et j’ai eu envie d’y ajouter mon grain de sel (rien à voir avec l’alimentation). J’ai appris le piano dans l’enfance, à partir de 10 ans, et en ai abandonné les cours vers 17 ans, parce qu’il m’a fallu choisir entre « des études » ou le piano, je n’aurais pas pu assumer les deux. En parallèle, du solfège, terminé à 12 ans par un examen qui consistait à chanter une page avec changement de clef à chaque mesure! L’esprit des enfants me semble plus souple et les réflexes sont plus prompts à se fixer : apprendre tôt permet de gagner du temps. J’ai repris de cours dans une classe d’adultes il y a 6 ans (j’en ai 67). Et c’est revenu assez vite ! Entretemps, je n’ai jamais totalement abandonné… les bonnes vieilles gammes, le travail au métronome, etc… Techniques de base et répétition régulière me semblent donc le substrat sur lequel on peut tout construire : certes il y a la maturité et l’interprétation, qui viennent après… quand elles viennent. Certes, la technique n’est pas tout: nous ne sommes pas des machines à tricoter. Certes, à mon âge, la mémoire (des partitions) n’est plus ce qu’elle était, mais la mémoire aussi, cela s’entretient. Par contre, je ne suis pas sûr qu’un enfant ait plus de facilité à se désinhiber. J’y vois plutôt une question d’éducation : quand j’étais enfant, à toute faute il fallait tout reprendre au début, d’où le réflexe de la peur de la faute et l’incapacité longtemps à « passer par-dessus » une fausse note sans stresser au moins intérieurement. Cette même « culpabilité » bloque pas mal de gens qui apprennent une langue « étrangère » et qui veulent la pratiquer. Il faut avoir l’ambition d’être parfait en sachant que nous ne le serons jamais. Tout ramener à la seule motivation me semble être une erreur, mais l’art est au-delà de la technique. Passer des centaines, des milliers d’heures au piano? Faites comme pour le jogging : (au moins) une demi-heure par jour cinq jours par semaine déjà, avec application. Cela vous portera, de l’enfance à la vieillesse.

    • Benoit

      Bonjour Jean-François,

      Merci beaucoup pour votre partage d’expérience. Cela apporte un très bon éclaircissement pour celles et ceux qui désirent se lancer ou reprendre après plusieurs années d’arrêt.

      Pratiquer la musique pour soi, se plaire à s’écouter jouer des morceaux qui nous tiennent à cœur, s’évader ainsi est déjà très bien.

      Et comme vous le soulignez, pour arriver à faire ses premiers pas ou entretenir un niveau, cela demande un investissement assez régulier.

      Bonne continuation.

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